L’USFP face à la responsabilité d'offrir aux citoyens le choix d'un projet de société plus inclusif

2026, l’épreuve de vérité


Mohamed Assouali
Mercredi 24 Décembre 2025

L’USFP face à la responsabilité d'offrir aux citoyens le choix d'un projet de société plus inclusif
Dans un contexte marqué par l’échec de la majorité gouvernementale à parer aux différentes formes de vulnérabilité qui touchent de larges couches de la société, à son incapacité à donner un cap à son action, chose qui a renforcé la défiance des citoyens envers la politique, l’Union socialiste des forces populaires, de par le sentiment de responsabilité qui anime ses militantes et militants,  a l'obligation plus que jamais de s’engager auprès de toutes les forces vives et progressistes pour offrir une alternative. C'est au demeurant ce même sentiment qui m'a incité à vouloir partager ma réflexion avec les Usfpéistes sur ce que cette obligation implique en termes de mobilisation, ainsi que sur les effets de la reconstruction interne initiée au parti depuis  un bon moment et enfin sur l’échéance de 2026 comme moment de vérité. Moment où les militants devront être mobilisés autour d'un projet progressiste, crédible, fondé sur la cohérence, l’ancrage territorial et la capacité à gouverner autrement.

D'emblée, j'estime que la confiance dont j'ai été investi en m'élisant membre   du Bureau politique de l’Union socialiste des forces populaires,  par le Parlement du parti sur proposition du Premier secrétaire, Driss Lachguar, incombe à mes yeux de lourdes responsabilités. Car, dans un parti où l'on ne manque pas de compétences, rendant le choix des membres des instances décisionnelles du parti une tâche plutôt complexe, il est difficile de ne pas avoir d'appréhensions à l'égard des responsabilités qui incombent à tout un chacun. En effet, le choix des membres du Bureau politique de l'USFP ne relève ni d’un sentiment de reconnaissance personnelle ni d’un simple ajustement organisationnel. Il n'implique pas non plus que le point de vue de ceux qui n'y siègent pas représente moins d'importance. Les militantes et militants de l'USFP, indépendamment des responsabilités qu'ils occupent,  doivent tous êtres conscients que nous traversons une phase où l’exigence de responsabilité est devenue centrale. C'est tout au moins le sentiment que j'ai et qui s'est renforcé suite à la responsabilité qui m'a été confiée.

Celle-ci m’engage en effet à double titre. Elle m’investit d’une responsabilité nationale au sein de la direction politique, tout en renforçant ma mission quotidienne en tant que secrétaire provincial du parti à Tétouan. Ce double ancrage n’est pas un confort, mais une contrainte volontaire : celle de relier en permanence la décision politique nationale à l’action militante de terrain, dans un contexte marqué par une défiance profonde entre les citoyens et la politique.
 
Une responsabilité politique dans un contexte de crise de confiance
 
Le moment politique que traverse le pays est critique. Les promesses se sont accumulées, les résultats ont manqué et la majorité gouvernementale a laissé s’installer un décalage durable entre son discours et la réalité sociale. Cette situation a semé le doute, fragilisé la confiance et vidé l’action publique de sa crédibilité.

Face à ce constat, deux voies s’offraient : s’abandonner à la surenchère verbale ou s’inscrire résolument dans la construction patiente d’une alternative crédible. L’Union socialiste a choisi la responsabilité. L’élection des membres du Bureau politique s’inscrit pleinement dans cette ligne, celle d’un parti qui privilégie le travail de fond sur l’agitation, et la cohérence politique sur l’improvisation.

Pour ma part, j’ai toujours été du côté de ceux qui considèrent que la bataille politique se mène au cœur des institutions du parti. Là où se prennent les décisions, où s’arbitrent les divergences, et où s’assume collectivement le coût des choix. Non dans les marges, ni dans la critique permanente, mais dans l’engagement organisé et assumé.
 
Ancrage territorial et cohérence nationale
 
Le cumul d’une responsabilité nationale et d’une responsabilité provinciale implique, à mes yeux,  qu'aucune stratégie nationale ne peut réussir sans un ancrage territorial solide, et aucun travail local ne peut produire des effets durables sans qu'il ne soit inscrit dans les lignes directrices qui encadrent l'action du parti au niveau national.

A Tétouan, comme ailleurs, la reconstruction de la confiance passe par un travail de proximité, structuré et constant. Elle passe par l’écoute, par la présence sur le terrain, et par la capacité à traduire les orientations nationales en initiatives concrètes, compréhensibles et utiles pour les citoyens. C’est à cette condition que le parti peut redevenir un acteur crédible du débat public et non un simple commentateur de la crise.
 
Un parti en reconstruction face à une majorité en échec
 
Au sein du Bureau politique, l'on se rend rapidement compte que l'on a affaire à une direction qui assume la complexité de la phase actuelle. Une direction qui ne cède ni à l’improvisation ni au consensus de façade, mais qui fait le choix de la cohésion organisationnelle et de la clarté politique.

Dans ce cadre, le rôle du Premier secrétaire a été déterminant. Face aux pressions, aux tentatives de fragilisation et aux appels à la division, ses choix ont été constants : protéger l’unité du parti, réhabiliter ses institutions et lier toute décision politique à une responsabilité clairement assumée.

Il est nécessaire de le dire sans détour : ce qui est parfois présenté comme une fermeture ou une exclusion relève, dans les faits, de l’application des règles communes. Un parti qui aspire à gouverner ne peut fonctionner dans l’indiscipline permanente. Le pluralisme s’exerce au sein des instances du parti ; la discipline organisationnelle en est le prolongement, non la négation.
 
Une opposition utile et un repositionnement crédible
 
Ces dernières années, ce travail de fond a permis à l’Union socialiste de retrouver une présence politique crédible. Au Parlement, le groupe socialiste s’est illustré par des positions claires et cohérentes sur les dossiers centraux : pouvoir d’achat, santé publique, éducation, emploi et protection sociale. Pendant que le gouvernement privilégiait la communication, l’Union socialiste préférait travailler en profondeur sur les questions qui préoccupent les citoyens.

Sur le terrain, le parti a engagé un travail patient de reconstruction de ses structures et de retour au débat de proximité. Progressivement, une distinction s’opère dans l’opinion publique : entre une opposition de façade et une opposition utile, entre le bruit et le sens, entre l’improvisation et la responsabilité.
 
Assumer l’alternative, préparer 2026
 
C’est dans ce contexte que l’échéance de 2026 prend une dimension stratégique majeure. Elle ne se résume pas à un simple rendez-vous électoral, mais constitue une véritable épreuve de vérité politique. L’enjeu est désormais sans ambiguïté : la capacité à assumer la responsabilité de l’alternative et à la traduire en force parlementaire réelle, capable d’agir et de gouverner.

Les sièges parlementaires ne sont pas une fin en soi, mais ils sont la condition constitutionnelle incontournable de toute alternance. Sans une représentation suffisante au Parlement, aucun projet politique, aussi cohérent soit-il, ne peut se transformer en politiques publiques effectives. Assumer 2026, ce n’est donc pas multiplier les slogans, mais gagner les élections tout en engageant, dès aujourd’hui, un travail exigeant de renforcement de l’organisation : structurer le parti, moderniser ses outils de communication, investir les espaces sociaux et associatifs, et redonner toute sa place au travail partisan de proximité.

Mohamed Assouali
Mohamed Assouali
L’alternative ne se proclame pas, elle se construit. Elle se construit par la conquête démocratique des sièges, par la clarté politique, par la cohérence organisationnelle et par la proximité avec les citoyennes et les citoyens. L’Union socialiste a fait le choix de ce chemin exigeant. Les militantes et les militants de l’USFP s’y engagent pleinement, avec lucidité, responsabilité et détermination, pour regagner la confiance populaire et préparer une alternance crédible.

Parce que la politique ne peut rester un exercice stérile. Parce que le pays a besoin d’un cap social clair. Et parce qu’en 2026, l’Union socialiste devra être prête à assumer pleinement, par les urnes et par l’organisation, la responsabilité de l’alternative.

Par Mohamed Assouali
Membre du Bureau politique de l’USFP
Secrétaire provincial du parti à Tétouan


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