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L'UE se déchire sur le choix de ses prochains dirigeants


Mercredi 3 Juillet 2019

De profondes divisions persistaient mardi entre les dirigeants européens, au troisième jour de leur sommet à Bruxelles, sur la nouvelle équipe amenée à diriger l'UE. Après une nuit de marchandages stériles entre dimanche et lundi, les 28 se sont promis de tomber d'accord pour éviter de prêter le flanc aux attaques des populistes en offrant l'image d'une Europe sans gouvernail. Quatre postes sont en jeu: la présidence de la Commission européenne, celles du Conseil et du Parlement, ainsi que le Haut représentant pour les affaires étrangères.
Mardi, un compromis soutenu par l'Allemagne, la France, l'Espagne et les Pays-Bas, pourtant en passe de faire consensus ce week-end, continuait de cristalliser les désaccords entre Etats membres. Il s'agit de nommer le social-démocrate néerlandais Frans Timmermans à la Commission, l'Allemand Manfred Weber, chef de file du PPE (droite) au Parlement et un couple PPE-libéral pour le Conseil et le Haut représentant.
Mais les pays de l'Est --le "groupe de Visegrad"-- s'opposent frontalement au Néerlandais, responsable, en tant que premier vice-président de la Commission, de procédures de sanctions contre la Pologne et la Hongrie pour des accusations de violations de l'Etat de droit. "Il n'aime pas nos régions", a lancé à son arrivée le président tchèque Andrej Babis, jugeant "inacceptable" cette nomination. "Il a toujours fait pression en faveur d'une politique d'immigration qui est inacceptable pour nous", a-t-il aussi affirmé. "Vous ne pouvez pas refuser quelqu'un parce qu'il a défendu les traités, les principes et les valeurs de l'UE", lui a répondu le chef du gouvernement espagnol, le socialiste Pedro Sanchez.
Une partie du PPE refuse en outre ce compromis Macron-Merkel, qui prive son chef de file Manfred Weber de la présidence de la Commission.
D'autres pays --Irlande, Lettonie, Croatie, selon une source européenne-- ont rejeté cette combinaison conclue sans eux, signe que ces arrangements entre amis, fût-ce par le couple franco-allemand, ne suffisent plus pour emporter l'adhésion. "Tout le monde doit comprendre qu'il faut bouger un peu. Et je dis bien tout le monde", a déclaré Angela Merkel mardi.
Le compromis aurait permis à la France de demander la gouvernance de la Banque centrale européenne. Pour une femme, parité oblige. Une nomination pour 8 ans sur un poste qui arrive également à échéance.
Le sommet avait été interrompu lundi à la mi-journée, avec un nouveau rendez-vous le lendemain matin, rare décision qui a contraint 28 chefs d'Etat et de gouvernement à chambouler leur agenda. Fatigué après une semaine au Japon, le président français Emmanuel Macron s'est emporté lundi contre cet "échec", conscient que cet aveu d'impuissance allait à l'encontre de son ambition d'une UE plus forte.
"Cela donne une très mauvaise image de l'Europe, une image pas sérieuse", "pas crédible au plan international", a-t-il fustigé, regrettant "des heures passées en palabres" qui transforment l'UE en "un club de 28 qui se réunit sans jamais se décider".
Angela Merkel a au contraire cherché à minimiser le report, estimant que prendre son temps valait la peine pour éviter "cinq ans de tensions" en raison de mauvais choix.
Le renouvellement de ces postes est rendu complexe par le morcellement du paysage politique européen. Les élections de mai ont vu le tandem PPE et social-démocrate perdre le contrôle de la majorité qu'il détenait au Parlement européen. La situation n'est pas pire qu'en 2014, où il avait fallu trois sommets pour attribuer la présidence de la Commission à Jean-Claude Juncker (PPE) et celle du Parlement à Martin Schulz, chef de file des sociaux-démocrates.
Un quatrième sommet fin août avait porté sur le poste de président du Conseil et de Haut représentant. Les coups de fil et textos se sont multipliés lundi soir entre les 28 ainsi qu'entre groupes politiques à Strasbourg, où le nouveau Parlement a ouvert sa session mardi.


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