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L'UE sceptique sur la levée des brevets

Nouveau record de morts en Inde


Libé
Dimanche 9 Mai 2021

L'UE sceptique sur la levée des brevets
L' Inde, submergée par la pandémie de Covid19, a battu samedi un nouveau record de mortalité quotidienne, tandis que les Européens sont sceptiques sur la proposition américaine de levée des brevets des vaccins, soutenue par le pape.

Le coronavirus a fait au moins 3.272.332 morts dans le monde depuis fin 2019 et contaminé plus de 156.790.180 personnes, selon un bilan établi samedi par l'AFP à partir de sources officielles. Sur la semaine écoulée, les contaminations ont baissé au niveau mondial (-4%), pour la première fois en 10 semaines, mais celles de l'Asie, tirées par l'Inde, ont bondi (+10%). Pour accélérer la diffusion des vaccins aux pays pauvres, le pape François a apporté samedi son soutien à la levée des brevets, condamnant "le nationalisme étroit qui empêche, par exemple, l'internationalisation des vaccins".

Saluée par l'ONU, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ou encore l'Union africaine, l'annonce surprise mercredi du soutien des Etats-Unis à la levée des brevets a suscité le scepticisme parmi les 27 Etats membres de l'UE, réunis en sommet à Porto (Portugal). Charles Michel, le président du Conseil européen, est "prêt à débattre de ce sujet-là dès lors que des propositions concrètes seraient mises sur la table", mais, "sur la question de la propriété intellectuelle, nous ne pensons pas que, à court terme, cela puisse être une solution magique". Le président français Emmanuel Macron a appelé "les EtatsUnis à mettre fin aux interdictions à l'exportation non seulement de vaccins mais de composants de ces vaccins qui empêchent la production".

Par ailleurs, l'UE a annoncé un nouveau contrat pour acheter jusqu'à 1,8 milliard de doses de vaccins contre le Covid à BioNTech-Pfizer, dont les livraisons sont prévues dès cette année et jusqu'en 2023.

L'Inde, géant asiatique d'1,3 milliard d'habitants, a enregistré samedi 4.197 morts supplémentaires en une seule journée - un nouveau record national, qui y porte le bilan total à 238.270 décès. Malgré l'aide internationale, des patients continuent de mourir aux portes d'hôpitaux submergés, alors que le pic épidémique n'est pas attendu avant plusieurs semaines. L'épidémie se stabilise dans les grandes villes comme New Delhi et Bombay, qui ont reçu des approvisionnements supplémentaires en oxygène, mais flambe dans le Sud rural, poussant les autorités à ordonner des confinements locaux. Le variant indien "présente des mutations qui augmentent les transmissions, et qui peuvent aussi potentiellement le rendre résistant aux anticorps qui se sont développés grâce à la vaccination ou à une contamination naturelle", a averti samedi la scientifique en chef de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) Soumya Swaminathan. Le spectre d'un scénario à l'indienne a plané sur la "réunion d'urgence" des ministres de la Santé des pays membres de l'Union africaine, qui s'est déroulée samedi après-midi. Les pays africains, outre l'arrivée du variant indien, redoutent une limitation de leur approvisionnement en vaccins, jusqu'à présent largement assuré par l'Inde.

Avec plus de 4,5 millions de cas et plus de 123.000 morts officiellement recensés, l'Afrique a jusqu'à présent été relativement épargnée. "Mais ce qui se passe dans d'autres parties du monde peut se produire en Afrique si nous baissons la garde", a prévenu le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, à l'ouverture de la réunion.

Quatre cas du variant dit indien ont été recensés en Afrique du Sud, a annoncé samedi le ministère de la Santé. La situation se dégrade également chez les voisins de l'Inde. Au Népal, le Covid-19 menace la saison d'alpinisme et sévit même sur "le toit du monde" - ce que le gouvernement nie. Au cours des trois dernières semaines, le nombre des cas est monté en flèche et deux personnes sur cinq testées sont maintenant positives, tandis que les hôpitaux sont dépassés. Au Pakistan, les autorités, craignant une dégradation à l'indienne et la "propagation de mutations virulentes du virus", ont imposé de strictes restrictions pour neuf jours à partir de samedi : écoles, commerces, restaurants et parcs fermés, transports en commun arrêtés, vols internationaux réduits, frontières closes avec l'Iran et l'Afghanistan.

A Singapour, de nouvelles restrictions sont également entrées en vigueur samedi. En Europe, où les campagnes de vaccination sont plus avancées, certains pays lèvent progressivement les restrictions sanitaires. L'Espagne a levé dans la nuit de samedi à dimanche l'état d'urgence sanitaire en vigueur depuis octobre, permettant à ses habitants de sortir de leur région. En Belgique, après presque sept mois, les terrasses ont rouvert samedi, par un temps frais et pluvieux. En France, qui allège les restrictions malgré de hauts niveaux de contagion, une vingtaine de médecins et chercheurs ont déploré un déconfinement "davantage guidé par des desseins politiques que par un objectif sanitaire" et le "passage d'une gestion active à une gestion passive de l'épidémie", dans une tribune parue dans le Journal du Dimanche.

En Grèce, ce sont les plages privées qui ont rouvert samedi. Et l'Italie, autre grande destination touristique, a dit samedi espérer pouvoir lever d'ici à la mi-mai la quarantaine obligatoire pour les voyageurs en provenance des autres pays de l'UE, d'Israël et du Royaume-Uni, avant de faire de même avec les Etats-Unis en juin. Aux Seychelles, qui connaissent un net regain des contaminations malgré une population largement vaccinée, la situation est "préoccupante" mais actuellement "gérable", selon le ministre des Affaires étrangères et du Tourisme. Cet archipel de l'océan Indien est le pays ayant recensé cette semaine le plus de nouveaux cas par rapport à sa population (1.223 pour 100.000 habitants), selon des données compilées par l'AFP. Non loin de là, Madagascar a reçu samedi ses premiers vaccins contre le Covid-19 à travers le programme Covax des Nations unies, après des mois de déni de la gravité de l'épidémie par les autorités.


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