
Les dirigeants de l'Union européenne doivent avoir présent à l'esprit, alors qu'ils discutent des moyens de doper la croissance, le fait que les réformes budgétaires douloureuses engagées commencent à porter leurs fruits, a ajouté la chancelière, sur fond de nervosité des marchés financiers face aux signes de ralentissement économique mondial.
"Les premiers fruits que nous recueillons prouvent que dès le début, nous avons choisi la bonne voie", a-t-elle dit, en citant l'amélioration de la productivité et des finances de certains pays de la zone euro, et la sortie "réussie" de l'Irlande, du Portugal et de l'Espagne de leurs plans d'aide internationale.
"Mais -et je ne cesserai de le répéter- nous sommes encore loin d'avoir atteint notre objectif", a ajouté la chancelière.
"La crise n'a pas été surmontée définitivement car ses causes (...) n'ont pas été éradiquées".
"Nous devons persévérer avec détermination dans nos efforts en faveur d'une croissance durable, d'un assainissement des finances publiques et de la création d'emplois", a dit Angela Merkel, que certains pays de l'UE, comme la France et l'Italie, pressent de faire preuve d'une plus grande souplesse en matière de règles budgétaires européennes, afin qu'ils puissent relancer plus activement la croissance et combattre le chômage.
Par ailleurs, les marchés européens reculaient fortement jeudi matin, inquiétés par une émission obligataire espagnole et une intervention de la BCE en Grèce qui réveillent le spectre d'une crise de la zone euro.
Vers 12H00 (10H00 GMT), tous les indices européens reculaient fortement, de plus de 3% à Paris, Milan, Madrid, Lisbonne, de plus de 2% à Francfort et de près de 2% à Londres.
Sur le marché obligataire, les taux des pays du Sud (Espagne, Italie, Portugal, Grèce) décollaient, tandis que celui de la valeur refuge, le Bund allemand, baissait.
Mercredi déjà, les marchés avaient été chahutés par des indicateurs économiques américains médiocres, et jeudi, ce sont les problèmes de dettes souveraines en Europe qui sont revenus sur le devant de la scène.
L'Espagne a ainsi procédé à une émission de dette à long terme qui n'a pas été pleinement souscrite et la BCE s'est engagée à assurer plus de liquidités aux banques grecques.
Ces deux informations rappellent, toute proportion gardée, la crise de la zone euro qui semblait s'être calmée depuis 2012.
Les marchés financiers sont sur le reculoir depuis plusieurs semaines en raison de la dégradation constante des prévisions sur l'économie mondiale, et ils semblent être entrés dans une phase où les mauvaises nouvelles déclenchent des opérations de vente en rafale, provoquant de fortes baisses un peu partout.