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L’IATA pousse à la libéralisation du transport aérien


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Samedi 23 Mai 2009

«La crise économique actuelle s’est négativement répercutée sur l’industrie du transport aérien. Les pertes sont évaluées, rien qu’en 2008, à 8,5 milliards de dollars et les perspectives pour l’année en cours sont loin d’être rassurantes». Ces statistiques ont été avancées par Kevin G Dobby, représentant de l’Association internationale du transport aérien (IATA) qui a pris part aux travaux du séminaire organisé à Essaouira sur le thème du transport aérien.
Les statistiques pour 2009 indiquent qu’au titre du 1er trimestre, le trafic international de passagers a diminué de 9,1%. Le fret a chuté de 22,8% compte tenu de la diminution drastique du commerce mondial.
La baisse du trafic se traduira par une diminution de 12% en 2009 des recettes de l'industrie.
Les compagnies aériennes africaines n’ont pas échappé à cette crise. Leur trafic a chuté de plus de 11% au 1er trimestre 2009 et le fret à plus de 27%.
Cela a été constaté essentiellement sur des liaisons à destination et en provenance d'Afrique. La circulation dans la région est effectivement restée stable. Cependant, les transporteurs africains devraient perdre des recettes estimées à 600 millions de dollars en 2009, soit six fois les 100 millions de dollars perdus en 2008.
La situation pourrait être encore pire, d’après le même responsable de l’IATA si le prix du carburant n'avait pas sensiblement diminué depuis juin 2008, où il a atteint près de 150 dollars le baril.
A noter que dans les autres industries, les entreprises sont en mesure de surmonter les crises par la restructuration, le déménagement vers de nouveaux marchés et surtout sécuriser les investissements étrangers. A titre d’exemple, France Telecom a son siège à Paris et possède la marque «Orange». Mais il détient également une participation majoritaire dans un nombre important d'entreprises de télécommunications dans les autres pays à travers le monde incluant Telkom Kenya et Hits Telecom Uganda
La même chose est valable dans le secteur de l'automobile. En termes de marques, Mini est typiquement britannique mais elle appartient à la société allemande BMW.
De son côté, Fiat est un constructeur italien mais qui peut acquérir le constructeur américain, Chrysler comme il a exprimé son intérêt pour l'achat d'Opel.
Malheureusement, cette possibilité n’est pas offerte à l'industrie du transport aérien international. Cette activité est régie par un dispositif légal et réglementaire complexe impliquant les gouvernements ainsi que les accords de services aériens très restrictifs. Concrètement, la plupart contiennent des clauses limitant l'accès au marché et de propriété des compagnies aériennes, ce qui laisse sans la capacité de se restructurer afin d'optimiser l'efficacité de l'entreprise ou d'avoir accès à des capitaux étrangers.
Mais ces restrictions signifient qu'ils ont à se battre les poings liés.
Il faut être clair. Ce n'est pas un problème provoqué par la crise économique actuelle. Il s’agit d’un problème structurel.
Le cas de la libéralisation du transport aérien est évident en termes d’avantages pour les compagnies aériennes. Celles-ci peuvent fonctionner comme de véritables entreprises.
Mais l'économie nationale et les consommateurs directs peuvent également tirer profit d’une plus large libéralisation du transport aérien.
En fait, une hausse de 10% dans les compagnies aériennes de connectivité donne lieu à une augmentation de 0,07% à long terme du PIB. En Europe, le marché unique du transport aérien a doublé le taux de croissance du trafic et a généré 1,4 millions de nouveaux emplois. Les études sur d'autres régions où les marchés sont réglementés indiquent que la libéralisation pourra entraîner une hausse de 63% du trafic ainsi que la création de 24,1 millions d’emplois à temps plein.
Kevin G Dobby est également convaincu que la libéralisation du transport aérien facilite la découverte et la compréhension des différentes cultures, diversifie le choix des consommateurs et fournit des liens vers des communautés éloignées.
Fidèle à sa philosophie de libéralisation du transport aérien, l’IATA a élaboré sa «déclaration de politique multilatérale de principes». L’Organisation a élaboré un projet initial de cette déclaration dans laquelle elle suggère de lever les obstacles à la liberté commerciale ainsi que la subvention au transport aérien pour favoriser le commerce, le tourisme, la création d'emploi et la croissance économique. Le même document recommande aux États de lever toutes les restrictions devant les compagnies aériennes qui veulent opérer sur le territoire national sans discrimination.


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