
Dans un discours devant ses partisans au Caire, et retransmis à la télévision, le chef de l'Etat a souligné l'importance du Nil pour l'Egypte.
"Nous ne sommes pas les avocats de la guerre mais nous ne permettrons jamais que soit mise en péril notre sécurité en matière d'approvisionnement en eau", a-t-il lancé.
Le Caire, a ajouté le président, n'est pas hostile "à des projets de développement dans les Etats du bassin du Nil (...) mais à condition que ces projets ne portent pas préjudice aux droits juridiques et historiques de l'Egypte".
Or les études menées par l'Egypte, a-t-il poursuivi, ont montré que la construction du barrage éthiopien aurait des "conséquences négatives" pour le pays. Le projet éthiopien, estimé à 4,7 milliards de dollars, a démarré fin mai avec des travaux de dérivation du cours du fleuve. Un rapport a été établi par une commission tripartie réunissant des experts égyptiens, éthiopiens et soudanais et a contribué à alimenter les craintes de l'Egypte qui estime que l'Ethiopie n'a pas mesuré toutes les conséquences de son projet.
Le barrage monumental, qui doit être inauguré en 2016, sera le plus grand d'Afrique, avec une capacité de 6.000 mégawatts, selon le gouvernement d'Addis-Abeba, soit l'équivalent de six centrales nucléaires. Il devrait permettre à l'Ethiopie de devenir le premier producteur d'électricité du continent africain.
L'Egypte, qui bénéficie aux termes d'un accord de partage des eaux du fleuve datant de la colonisation britannique d'un quota très avantageux, a par le passé menacé d'entrer en guerre contre l'Ethiopie si celle-ci construisait un barrage sans son autorisation.