
L'Egypte a ouvert dimanche pour la première fois en près de deux mois le point de passage de Rafah à la frontière avec la bande de Gaza dans le sens Gaza-Egypte. Rafah est le seul point de passage entre le territoire palestinien et le monde extérieur qui ne soit pas contrôlé par Israël.
Les autorités égyptiennes avaient décidé de le fermer le 25 octobre à la suite d'une attaque meurtrière menée par des islamistes armés contre les forces de sécurité dans le Sinaï, non loin de la frontière.
Depuis lors, le point de passage n'a été ouvert qu'à deux reprises dans le sens Egypte-Gaza pour permettre à des milliers de Palestiniens de regagner le territoire. Maher Abou Sabha, directeur palestinien du point de passage, a précisé que Rafah resterait ouvert deux jours pour permettre notamment à des Gazaouis gravement malades d'aller se faire soigner en Egypte. De source officielle égyptienne, on indique que "pour des raisons de sécurité" il n'est pour l'heure pas question d'autoriser une réouverture permanente du point de passage. Par ailleurs, un Egyptien a été condamné à 10 ans de prison pour espionnage au profit d'Israël tandis que ses deux complices, des officiers des renseignements israéliens, ont été condamnés par contumace à la prison à perpétuité, selon les médias. Le tribunal criminel de Port-Saïd, ville à l'embouchure du canal de Suez à la Méditerranée, a prononcé son verdict tard samedi soir à l'encontre de cet Egyptien, en détention, et "deux officiers du Mossad," en fuite, selon l'agence de presse Mena.
L'Egyptien, Mohamed Ali Abdel Baki, était directeur d'une branche d'une compagnie de services maritimes à Port-Saïd.
Selon la Mena, il avait communiqué aux Israéliens "des informations importantes et vitales qui portent atteinte à la sécurité nationale du pays, au sujet du port de Port-Saïd et du déploiement de la marine égyptienne" dans la ville. Il avait reçu une contrepartie financière pour ses services.
Abdel Baki avait contacté en 2011 les services de sécurité israéliens, affirmant qu'il avait des informations pouvant les intéresser, selon la Mena. Les Israéliens étaient alors entrés en contact avec lui, et la première rencontre a eu lieu en mars 2012 à l'ambassade d'Israël en Thaïlande, d'après la même source. Par la suite, "il avait été chargé de recueillir des informations détaillées concernant le port de Port-Saïd et ses responsables, et de surveiller les bateaux iraniens et les navires militaires, égyptiens et étrangers, empruntant le canal de Suez", selon la Mena. L'enquête du parquet a révélé que cet Egyptien avait également contacté les services secrets iraniens et syriens, ainsi que le Hezbollah libanais, pour leur offrir ses services, toujours selon l'agence. En août, un tribunal du Caire avait condamné un ingénieur en télécommunications jordanien à dix ans de prison pour espionnage au profit de l'Etat hébreu. Dans la même affaire, un Israélien, présenté comme un officier du Mossad, avait été condamné par contumace à perpétuité.
La perpétuité se traduit par 25 ans de détention au maximum en Egypte.
L'Egypte et la Jordanie sont les seuls pays arabes à avoir signé un traité de paix avec Israël.
AFP-Reuters