
Deux hauts gradés de l'armée irakienne et dix soldats ont péri dans un attentat suicide et de violents combats avec les jihadistes du groupe Etat islamique (EI), dans la province occidentale d'Al-Anbar, contrôlée en grande partie par l'EI, a rapporté samedi un général.
"Le général de brigade Hassan Abbas, le colonel Hilal Matar et dix soldats ont été tués et dix autres blessés", a déclaré le général Mohammed al-Doulaimi.
Ces kamikazes ont fait exploser des véhicules piégés, dont un camion, à trois points de contrôle successifs du poste-frontière de Touraibil, dans la province d'Al-Anbar (ouest), a indiqué Sabah Karhout, chef du Conseil de cette province, qui a fait état de quatre morts et de huit blessés dans les rangs des forces de sécurité.
Le chef-adjoint en charge du seul poste-frontière irako-jordanien et un colonel de l'armée irakienne ont confirmé que l'attaque a bien eu lieu, mais ont fourni des bilans plus élevés.
Dans un communiqué publié en ligne, le groupe jihadiste a revendiqué l'attentat et précisé la nationalité de ses trois kamikazes. L'EI a expliqué que l'attentat suicide visait le principal point de contrôle du poste-frontière, les bâtiments hébergeant les forces de sécurité, ainsi qu'une patrouille de l'armée.
Les forces irakiennes ne contrôlent que des poches de territoires dans la vaste province désertique d'Al-Anbar, qui s'étend des frontières syriennes, jordaniennes et saoudiennes jusqu'aux portes de Bagdad, alors que l'EI en occupe une grande partie.
Le groupe jihadiste s'est emparé de secteurs dans cette province à majorité sunnite bien avant de lancer en juin dernier la fulgurante offensive qui lui a permis de prendre le contrôle de vastes territoires au nord et à l'ouest de Bagdad.
L'EI a pris vendredi le contrôle de certains secteurs de Nadhim al-Tharthar, entraînant le lendemain une riposte des forces gouvernementales pour chasser les jihadistes hors de cette zone située à l'est de Ramadi, capitale provinciale d'Al-Anbar, selon le général al-Doulaimi.
Les forces gouvernementales s'emploient à défendre les portions de territoires qu'elles détiennent toujours dans cette province, où la ville de Fallouja et certains secteurs de celle de Ramadi leur avaient échappé dès janvier 2014, avant même le lancement en juin par l'EI d'une fulgurante offensive sur le nord du pays.