
Au moins trois personnes ont été tuées dans cette explosion devant une mosquée chiite à Dammam, dans l'est de ce royaume à majorité sunnite, a indiqué le ministère de l'Intérieur en soulignant que les forces de sécurité avaient réussi à mettre en échec une attaque plus grave.
"Les autorités ont déjoué un crime terroriste visant les personnes participant à la prière à la mosquée Al-Anoud", dans la capitale de la Province orientale où se concentre la minorité chiite du pays, a-t-il dit dans un communiqué. Le lieu de culte avait été interdit aux femmes ce vendredi pour des questions de sécurité après une précédente attaque contre une mosquée chiite la semaine dernière dans cette même Province orientale, a-t-on ajouté
Le kamikaze "a détonné sa ceinture d'explosifs quand les responsables de la sécurité se sont dirigés vers lui", a ajouté le ministère, qui a précisé que l'attaque avait aussi blessé quatre personnes. L'attentat a été revendiqué par l'EI sur Twitter.
Le 22 mai, un kamikaze de l'EI avait commis un attentat lors de la prière musulmane hebdomadaire dans une mosquée chiite à Qatif, faisant 21 morts et blessant une centaine de personnes.
C'était la première attaque revendiquée sur le sol saoudien par le groupe ultraradical sunnite, qui sévit notamment en Irak et en Syrie.
Une branche du groupe jihadiste Etat islamique (EI), qui a revendiqué les deux attentats anti-chiites meurtriers en une semaine en Arabie saoudite, a appelé à de nouvelles attaques contre cette minorité dans un message audio diffusé sur Internet.
'L’EI "a ordonné à ses soldats de tuer les ennemis de la religion, en particulier les Rafida (chiites)", selon l'enregistrement attribué à "la province de Najd", qui s'est récemment manifesté comme une branche du groupe extrémiste sunnite dans le royaume sunnite saoudien.
Dans le message, diffusé tard vendredi sur YouTube, un homme décrit les chiites comme des "apostats", ajoutant "il est de notre devoir de les tuer et de les déplacer, où qu'ils soient".
S'ensuit une critique des dirigeants saoudiens, qui ont "échoué à protéger leur propre frontière de la vermine Houthi", en référence aux rebelles chiites au Yémen, que les Saoudiens combattent, à la tête d'une coalition arabe, depuis mars.
Ryad fait aussi partie de la coalition antijihadiste internationale qui mène des frappes contre l'EI en Irak et en Syrie.
L'attentat de vendredi contre une mosquée a été condamné tant par les voisins de l'Arabie saoudite que par les Etats-Unis.
Les autorités saoudiennes ont multiplié ces derniers mois les arrestations d'extrémistes sunnites soupçonnés de planifier des attaques pour "attiser les tensions confessionnelles" dans le pays.