Se félicitant que les chiffres des infections ces dernières semaines "s'améliorent", Mme Merkel a justifié la prolongation des restrictions, dont certaines ont été mises en place dès novembre, en raison de la propagation récente des variants sud-africain et britannique, jugés plus contagieux. "Nous avons cette grande incertitude concernant la mutation. Nous devons être très clairs: elle prendra le dessus (...) si nous n'obtenons pas une meilleure traçabilité, il peut arriver très rapidement que nous ayons à nouveau une croissance exponentielle" du nombre de cas, a-t-elle averti. Mme Merkel a d'ailleurs indiqué s'être entretenue avec le chancelier autrichien Sebastien Kurz "pour lui faire part de (son) inquiétude concernant la mutation du virus sud-africain au Tyrol", région frontalière de la Bavière et actuellement région de l'Union européenne où ce variant est le plus répandu. Mme Merkel a cependant estimé que l'amélioration relative des chiffres récemment "montre que les mesures imposées ici, souvent très strictes et très dures, portent aujourd'hui leurs fruits". Ces derniers jours, l'Allemagne a enregistré en moyenne quelque 8.000 nouvelles infections au Covid-19 par jour. "Mais nous voulons éviter une troisième vague" et cela ne pourra se faire "que si tous les cas contacts peuvent être retracés", a expliqué la chancelière. Le résultat des tractations du jour reflète les conflits qui agitent le pays sur le bien-fondé des restrictions anti-Covid, au moment où le mécontentement de la population allemande à leur encontre ne cesse de croître
Le degré d'acceptation des restrictions a baissé à 50% contre 65% début janvier, selon une enquête YouGov parue cette semaine. Mais après plus de cinq heures de négociations, Angela Merkel, qui plaide pour la fermeté pour combattre le virus, a réussi à imposer sa ligne.
Pour parvenir à ses fins, elle a néanmoins dû faire des concessions: elle voulait au départ une prolongation jusqu'au 14 mars et pas seulement jusqu'au 7. Et elle voulait attendre le mois de mars pour offrir aux écoles la possibilité de rouvrir. Sur ces deux points, elle a dû céder face aux pressions des régions, les Länder, qui ont la haute main sur les questions sanitaires et scolaires.
Angela Merkel a défendu malgré tout mercredi soir le système fédéral allemand "même s'il est parfois compliqué". Le gouvernement et les 16 chefs d'exécutifs régionaux, qui se sont donnés rendez-vous pour une nouvelle rencontre de ce type le 3 mars, se sont également mis d'accord pour durcir les critères d'assouplissement pour l'avenir. Ainsi désormais ce n'est qu'à partir du moment où l'incidence sur 7 jours ne dépassera pas 35 nouvelles infections pour 100.000 habitants -contre un seuil de 50 jusqu'ici- que l'activité économique et culturelle pourra revenir à la normale. Ce taux d'incidence a atteint pour la première fois depuis trois mois 68 mercredi.