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En effet, si d’un côté, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) tient ses comptes à jour, notamment en estimant que chaque année 69.000 personnes meurent d'une overdose, de l’autre, l’ALCS déplore le manque de statistiques à ce sujet au Royaume. Quand bien même dans certaines régions, tel le Nord, l’augmentation du nombre de personnes dépendantes des drogues fortes, ainsi que celle des morts par overdose, soit une dose excessive d’une drogue entraînant des troubles physiques et mentaux graves, des fois mortels, se trouvent être un secret de polichinelle.
Ainsi, l’ALCS, engagée auprès du ministère de la Santé depuis plusieurs années dans des activités de réduction des risques (RDR) auprès des usagers de drogues, au même titre qu’elle est l’instigatrice d’actions de plaidoyer pour les droits des drogués dont des actions internationales contre les politiques des drogues préjudiciables à la santé des usagers, à l’instar de la campagne «Support don’t punish», espère fortement que les lignes bougeront à ce sujet.
Une demande d’autant plus légitime qu’en novembre 2017, une consultation dirigée par la Direction épidémiologie et lutte contre maladies (DELM), organisme chargé d'assurer la surveillance épidémiologique de la population et de concevoir des programmes de lutte contre les maladies, a préconisé un ensemble de mesures et de recommandations dans l’optique à la fois de mieux appréhender le phénomène mais également de l’atténuer. Toutefois, l’ACLS s’indigne sur la réalité qui veut qu’au jour d’aujourd’hui, les recommandations en question restent lettre morte. Elles n’ont aucunement été traduites sur le terrain.
Par conséquent, dans un élan de solidarité avec les personnes prises dans le cercle infernal de la dépendance à la drogue, l’Association de lutte contre le sida demande à prendre certaines mesures censées sauver des vies. Tout d’abord, l’ACLS espère l’élaboration d’un système d’information dont l’objectif serait de collecter des données sur les causes de décès des usagers de drogues. Ensuite, il s’agirait de former et de sensibiliser l’ensemble des intervenants dans ce cadre, qu’ils soient pourvus du titre de professionnels de santé ou communautaires, à diagnostiquer, prévenir et prendre en charge les cas d’overdose. Enfin, l’ACLS insiste sur le besoin de revoir les dispositifs de dispense et de procédure d’accessibilité à la naloxone, décrite comme un produit indispensable.
D’après l’OMS, la naloxone est un médicament qui combat rapidement les effets nocifs des opioïdes, comme la morphine, l’héroïne ou la méthadone. Utilisé depuis plus de 40 ans pour la prise en charge des overdoses, il n’est pas un remède miracle. Et pour cause, la réussite salvatrice de son action est conditionnée par la rapidité de son administration. Mais le problème réside dans le risque de détournement du fait que ce médicament est un dérivé de la morphine. Une situation extrêmement ambiguë. Ce qui l’est moins, c’est l’urgence de prendre à bras-le-corps le problème des overdoses. Car au fond, si pour l’instant ça n’arrive qu’aux autres, la réalité est que personne n’est à l’abri des affres de la drogue.