
Dans une conférence de presse commune qui s'est tenue à l'issue de quatre autres heures d'entretiens, cette fois entre Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov, les deux chefs de la diplomatie ont manifesté leur volonté de travailler à nouveau ensemble sur les grands sujets internationaux.
Kerry, qui est arrivé tôt mercredi depuis Sotchi à la station balnéaire d'Antalya (Turquie) pour participer à un sommet de l'Otan, a de son côté souligné le "besoin urgent" de trouver une position commune dans les dossiers épineux qui agitent le monde.
Alors que les deux puissances traversent la pire crise de leurs relations diplomatiques depuis la chute de l'URSS en 1991, la simple venue du secrétaire d'Etat, première visite d'un haut responsable américain depuis le déclenchement du conflit en Ukraine, était en soi le signe d'une volonté de renouer des liens. Le secrétaire d'Etat a d'autre part avancé l'idée d'une levée des sanctions occidentales, adoptées par étapes après l'annexion de la Crimée par la Russie, si la trêve était respectée en Ukraine - une manière de rappeler aux Russes leur influence sur les séparatistes. Le secrétaire d'Etat américain et son homologue russe se sont "mis d'accord (...) pour se concentrer sur un seul objectif: faire en sorte que ceux qui ont signé les accords du 12 février (à Minsk, ndlr) les respectent", a annoncé Lavrov.
De son côté, M. Kerry a estimé que "le recours à la force par toute partie à ce moment (du conflit ukrainien) serait extrêmement destructeur", douchant ainsi les ambitions du président Petro Porochenko de reprendre par exemple le contrôle de l'aéroport de Donetsk, qui est aux mains des séparatistes.
Outre le conflit ukrainien, les deux hommes ont également discuté du conflit syrien et de la question du programme nucléaire iranien, sur lequel un accord définitif doit être conclu avant le 30 juin.
Une heure avant le début de la conférence de presse, alors que Vladimir Poutine s'entretenait toujours avec John Kerry dans sa résidence privée au bord de la mer Noire, le ministère russe des Affaires étrangères avait pourtant diffusé un communiqué au ton plus dur.