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Il y accuse aussi cet organe constitutionnel indépendant de corruption et d'avoir ralenti des procédures, dont les enquêtes sur les assassinats de militants de gauche survenus en 2013.
Selon les observateurs, il vise ainsi le parti Ennahdha qui a contrôlé le Parlement et les différents gouvernements depuis la révolution de 2011 et la chute du dictateur Zine El Abidine Ben Ali. M. Saied concentre tous les pouvoirs depuis le 25 juillet, quand il a limogé son Premier ministre et gelé le Parlement, une décision qualifiée de coup d'Etat par Ennahdha et d'autres opposants.
Il a depuis nommé un gouvernement mais prend ses décisions par décrets. Mi-décembre, il a annoncé un référendum cet été pour réformer la Constitution et des élections législatives en décembre.
Le "mouvement du 25 juillet", qui regroupe ses partisans, avait appelé samedi M. Saied à dissoudre le CSM pour "purger" le pouvoir judiciaire de "magistrats corrompus". Le président a assuré "travailler sur un décret provisoire" pour réorganiser le CSM. Il y a quelques semaines, il avait déjà retiré un certain nombre d'avantages aux membres du CSM.
"Malheureusement dans ce pays, certains juges dans les tribunaux ont manipulé le dossier Chokri Belaid", a dénoncé M. Saied, à propos d'un dirigeant de gauche tué de trois balles devant son domicile le 6 février 2013. Une importante manifestation était prévue dimanche à Tunis pour commémorer l'assassinat de ce militant et celui de Mohamed Brahmi, tué dans des circonstances similaires le 25 juillet 2013. "Ce n'est pas le premier procès où ils essaient de cacher la vérité depuis des années", a ajouté M. Saied.
"Dans ce conseil, les postes et les nominations se vendent et se font selon les appartenances", a affirmé le chef d'Etat, en ajoutant: "Vous ne pouvez pas imaginer l'argent que certains juges ont pu recevoir, des milliards et des milliards". Pour lui, "la place des juges (du CSM) n'est pas là où ils se trouvent mais sur le banc des accusés".