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Journée avec un recenseur en milieu ruralMAP
Mercredi 10 Septembre 2014
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Arrivé à grandes enjambées à hauteur d'une maison perchée sur un monticule élevé, le jeune recenseur Hassan Aït Said reprend son souffle, réajuste son badge et passe machinalement la main sur une petite barbe de quatre jours, avant de frapper à la grande porte en bois. "Nous sommes au douar Riyadh, au piémont du Haut Atlas, chez Adda Omar, un vieillard de 76 ans qui, malgré ses rides, n'a pas perdu de sa verve. Il vit ici avec toute sa famille, dont son fils ainé, marié lui aussi", nous explique Hassan en fin connaisseur de sa zone de recensement. Le portail s'ouvre accompagné d'un grincement. Une silhouette sort de la pénombre. Adda Omar avance lentement appuyé sur une canne à la rencontre de son visiteur. Reconnaissant son hôte, son visage basané s'éclaircit d'un indicible sourire: "Manik antguit (Comment vas-tu?)". Installé sur un banc à l'entrée de la maison en pisé, il se prête volontiers au jeu des questions-réponses du recenseur mené de bout en bout en langue amazighe, livrant au passage des données, des informations, des détails et des réminiscences qui n'ont, assurément, pas toutes leur place dans le formulaire. Au fil de ses multiples pérégrinations le long des ruelles du douar, Hassan est devenu une figure familière, aisément reconnaissable à son badge et à son cartable blanc frappé du logo du RGPH 2014 "La valeur de notre pays est sa population". "Il y a deux jours, j'étais de passage chez son voisin. Adda Omar est venu interrompre notre conversation pour m'emmener chez lui prendre le petit déjeuner qu'il avait prévu depuis la veille", raconte Hassan, lui-même originaire de la commune voisine d'Imoulasse. Il faut dire que la disponibilité du recenseur, sa maîtrise de l'amazigh, son air jovial, son comportement correct et son expérience d'instituteur dans le monde rural lui ont été d'un grand secours pour mener à bien sa mission dans cette zone difficile d'accès, en raison d'un relief particulièrement accidenté. Située à une vingtaine de km au nord-est de Taroudant, cette zone, à prédominance montagneuse, se caractérise par un climat continental (chaud en été et froid en hiver) avec des neiges sur les hauts sommets qui peuvent culminer jusqu'à 3000 mètres d'altitude (Aoulim). La zone porte toujours les séquelles des dernières averses orageuses de la mi-août comme en témoignent les crues et les débris charriés par l'oued Al Waer qui traverse le centre de Tamaloukte. Hassan, un jeune licencié en littérature anglaise, fait partie d'une équipe de 7 recenseurs et de trois contrôleurs au niveau de la commune de Tamaloukte, le village qui abrite le caïdat du même nom et qui, lui, couvre également les communes de Tifraouten, Imoulasse et Aït Makhlouf avec un effectif global de 33 recenseurs et 13 contrôleurs. Selon le dernier Recensement général de la population et de l'habitat (RGPH) de 2004, la population de cette zone, qui couvre une superficie de 16980 ha, était de l'ordre de 4982 personnes, dont 4805 ruraux, répartis sur 12 douars abritant 500 foyers. Les principales activités génératrices de revenus sont l'arboriculture (agrumes, amandiers, oliviers...), les fourrages (luzerne), les céréales (blé, orge et maïs) et l'élevage (bovins, ovins, caprins, équidés et apiculture). Logé dans la "Maison du village", une structure mise en place par le conseil communal aux fins de la lutte contre l'analphabétisme et de l'enseignement préscolaire, Hassan assure que l'opération de recensement se poursuit dans des conditions normales en raison du contact spontané avec les enquêtés, la disponibilité de la population et son sens inné de l'hospitalité. "Ici, on commence le travail dès 8h30 pour marquer une pause à la mi-journée. Puis, on reprend dans l'après-midi jusqu'à la prière du Moghrib parfois. Au terme de la première semaine, nous sommes déjà à plus de 75 formulaires remplis, dont plus de 50 ménages, avec une moyenne quotidienne allant de 12 à 15 bulletins", dira-t-il, sous le regard acquiesçant de son contrôleur Hamid Al Quidash. "Au départ, on avait rencontré des difficultés avec certains codes, mais par la suite tout est rentré dans l'ordre et l'opération se poursuit dans les meilleures conditions, surtout que l'on n'enregistre aucun cas d'absence des ménages dans ces zones", nuance pour sa part M. Al Quidash. Et il y a de quoi. "La province de Taroudant, qui compte le plus grand nombre de commune rurales au Maroc avec 81 sur 89 collectivités, dont 8 urbaines, concentre un effectif record de 1616 personnes, dont 1167 recenseurs", précise pour sa part Abdellah Moutawaffiq, superviseur provincial de l'opération de recensement. Face à l'étendue spatiale de la province, la difficulté de son relief et la prédominance du caractère rural, responsables et autorités locales ont mis les bouchées doubles avec la mobilisation d'un parc de 291 voitures, dont 42 véhicules 4x4. Résultat: "Avec un taux de réalisation allant de 25 à 30% et parfois au-delà, nous prévoyons accomplir l'opération dans les délais impartis, sinon bien avant", assure M. Moutawaffiq. Même son de cloche du côté du directeur régional du HCP Souss-Massa-Drâa, Houcine Al Arabi, pour qui les taux de réalisation sont, au 4ème jour du RGPH, largement équilibrés dans les neuf préfectures et provinces de la région (entre 23 et 25%), notant qu'au niveau de Taroudant en particulier les résultats sont très encourageants, que ce soit en milieu rural ou urbain, du fait que l'absence des ménages n'y dépasse guère les 5%. Aucun bémol? "Je connais plein de collègues qui ont eu affronter des situations plutôt loufoques durant le RGPH. Ici, la difficulté principale qui complique un peu le travail est l'accessibilité à certains douars isolés en l'absence de routes carrossables", reprend encore Hassan, en frappant à une autre porte, pour un autre entretien, avec une dame cette fois-ci. "Manik antguit?" avant d’enchaîner avec un autre questionnaire. Lu 3602 fois
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