L’Islam fait peur. Et à l’Organisation de la conférence islamique, OCI, qui regroupe 57 Etats et dont les ministres de l’Information sont actuellement en conclave à Rabat, on a fort heureusement pris la mesure de cette incompréhension. Une incompréhension qui se transforme souvent en haine et rejet.
Il y a deux ans, le secrétariat général de l’OCI -qui célèbre cette année son quarantième anniversaire- mettait en place un Observatoire de l’islamophobie pour répertorier, disséquer, analyser cette phobie de la religion du Coran et des Musulmans à la dimension multiforme, allant des caricatures outrageant le Prophète, au film diffamatoire et haineux contre cette religion et ses fidèles réduits à une fitna.
L’Observatoire de l’islamophobie a produit son premier rapport pour l’année 2007 et s’apprête à publier celui faisant l’inventaire de la haine en 2008. L’islamophobie est quotidienne. Toutes les 24 heures, le site de l’OCI met en ligne la moisson du jour.
Le secrétaire général de l’OCI, un Turc qui a longtemps séjourné en Egypte, porte haut la conviction qui est la sienne : la haine basée sur la religion est un délit. Il ne saurait en être autrement quand la dignité humaine et le droit sont respectés. Derrière l’étendard de la liberté de presse et d’expression, il y a, explique-t-il, le nécessaire devoir de responsabilité.
Aujourd’hui, de rares pays occidentaux ont suivi cette voie en entamant des poursuites contre ceux qui se seraient rendus coupables d’atteinte et d’attaque à l’Islam. Continuer de se battre sur les plans médiatique, diplomatique, académique et juridique, tel est l’engagement, décliné en programme de travail, des dirigeants de l’Organisation de la conférence islamique.
C’est pourquoi le secrétaire général de cette organisation islamique n’en finit pas de sillonner le monde, exactement là où les amalgames, les malentendus, les haines font ravage. De conférences en débats, l’image est peu à peu corrigée.
L’homme est pragmatique et ne croit aucunement à la création d’une télévision de l’Organisation de la conférence islamique en réponse aux médias occidentaux. Parce que ce n’est pas la vocation de l’OCI que de faire de la télé et qu’il ne faut surtout pas rêver d’une ligne éditoriale consensuelle.