-
Attaque de drones iraniens contre Israël
-
Le Hamas a remis sa réponse sur la trêve
-
Soudan: une année après le début du conflit, des milliers de personnes continuent de fuir
-
La Chine demeure le "principal moteur de la croissance mondiale", selon la BAsD
-
Situation "difficile" autour de Tchassiv Iar en Ukraine
Le départ d’Al-Sistani bouleverserait le paysage politique en Irak. Certains signes montrent que l’Iran cherche à accroître son influence à Nadjaf (centre de l’Irak) dans l’espoir de voir un dignitaire pro-iranien succéder au grand ayatollah.
Depuis la chute de Saddam Hussein en 2003, Al-Sistani a utilisé son autorité pour tenter de préserver la stabilité de l’Irak en exhortant les chiites à rester à l’écart des violences. Dans le même temps, il a favorisé l’essor et la consolidation du pouvoir politique chiite dans le pays en appelant les fidèles à participer massivement à chaque élection.
Ali Al-Sistani, qui quitte rarement sa modeste maison de Nadjaf et n’accorde pas d’interviews, agit en coulisses, prodiguant des conseils à de hauts responsables politiques qui viennent solliciter en privé son avis et son soutien. Ses fatwas (décrets religieux) sont observées par la plupart des chiites en Irak et ailleurs. Mais son incapacité à empêcher les violences communautaires de 2006-2007 entre chiites et sunnites a aussi montré les limites de son autorité.
Malgré un problème cardiaque qui l’a contraint à un séjour à Londres pour suivre un traitement en 2004, ses collaborateurs assurent qu’il est en bonne santé. Son âge avancé explique toutefois que les manoeuvres sur sa succession aient déjà débuté en coulisses à Nadjaf, premier centre théologique chiite au monde avec ses dizaines d’écoles religieuses.
Bien que d’origine iranienne, Ali Al-Sistani a gardé ses distances avec le régime iranien et ne souscrit pas au principe du “velayat-e-faqih” sur lequel se fonde la République islamique, qui désigne le droit des religieux les plus instruits d’exercer le pouvoir politique.
Sa succession pourrait donner à l’Iran une occasion de renforcer sa position en Irak. Téhéran exerce déjà une influence considérable en Irak, essentiellement parce que de nombreux responsables politiques chiites irakiens s’y sont exilés pendant des années à l’époque de Saddam Hussein.
“L’Iran aimerait peser sur la succession d’Al-Sistani”, souligne Alireza Nader, un expert de la Rand Corporation, basée à Washington. Mais “le gouvernement iranien pourrait ne pas disposer des leviers religieux et idéologiques nécessaires” pour arriver à un résultat “à son goût”.
Les observateurs notent que Téhéran renforce sa présence à Nadjaf. “Il y a parfois des tentatives par des mains cachées de s’ingérer dans les affaires du marjaiyah (direction spirituelle collective chiite, ndlr)”, déclare le cheikh Ali al-Najafi, fils et proche collaborateur du grand ayatollah Bashir al-Najafi, l’un des quatre plus hauts dignitaires religieux de la ville. “On doit s’attendre à ce que des nations étrangères s’ingèrent à Nadjaf”, ajoute-t-il dans une allusion implicite à l’Iran.
Dans l’entourage d’Al-Sistani, on précise que de hauts responsables religieux iraniens, dont le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, ont récemment ouvert des bureaux de représentation à Nadjaf, qui pour certains enrôlent des étudiants dans des séminaires. “Après le départ des Américains, les Iraniens joueront avec nous comme ils veulent”, déclare un collaborateur d’Al-Sistani sous le couvert de l’anonymat, reflétant des craintes partagées par beaucoup de voir l’influence iranienne croître après le retrait d’Irak de l’ensemble des forces américaines, prévu pour fin 2011.
La désignation d’un successeur à Ali Al-Sistani, qui est vénéré en Irak et dans l’ensemble du monde chiite, se fera via un processus informel et complexe. Deux grands ayatollahs de Nadjaf sont considérés comme les principaux candidats: Mohammed Ishaq al-Fayadh, d’origine afghane, et Mohammed Said al-Hakim.
Al-Fayadh, 80 ans, fait figure de favori. Il vit à Nadjaf depuis 40 ans et est, selon les observateurs, le grand ayatollah de Nadjaf le plus proche d’Al-Sistani. Il est connu pour être favorable sous condition à la doctrine du “velayat-e-faqih”, mais cela ne signifie pas nécessairement qu’il soutient l’Iran ou qu’il est le candidat préféré de Téhéran.
Al-Qaïda revendique les attentats
L’Etat islamique d’Irak, émanation d’Al-Qaïda, a revendiqué vendredi la responsabilité pour le triple attentat-suicide devant des ambassades étrangères à Bagdad, qui avait causé la mort d’une quarantaine de personnes.
L’organisation a posté son communiqué sur un site utilisé par Al-Qaïda et d’autres groupes. Il explique que les attentats de dimanche étaient “une nouvelle frappe contre le cœur du plan de sécurité” de la capitale irakienne.
“Le corps diplomatique, les ambassades et les organisations internationales” travaillant avec le gouvernement irakien sont des “cibles légitimes”.