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Internet: rapport du McKinsey, le Maroc en pole position


Mohammed Taleb (stagiaire)
Mardi 13 Mars 2012

Internet: rapport du McKinsey, le Maroc en pole position
«Le Maroc figure en tête du peloton des pays d’Afrique du Nord en termes d’usage d'Internet, grâce à une population d’internautes en forte croissance. La croissance récente du taux de pénétration d'Internet a été stimulée par la mise en œuvre d'un plan stratégique national, «Maroc Numeric 2013». C’est ce qui ressort du dernier rapport du McKinsey Global Institute. Un rapport intitulé «L’Impact d’Internet sur les économies émergentes», qui a pour objectif de mesurer l’impact de l’introduction des nouvelles technologies sur les économies émergentes.
Le cabinet d’étude McKinsey s’est focalisé sur un groupe de pays dont le poids économique et le dynamisme laissent à penser qu'ils deviendront prochainement des acteurs majeurs sur la scène internationale, atteignant des degrés de prospérité proches de ceux des économies matures. Partant de cette définition, MGI’s a identifié 30 pays dont le PIB global a atteint 19 milliards de dollars US en 2010, soit 30 % du PIB mondial qu’il qualifie de «pays émergents» ou «aspiring countries», la version anglaise du même rapport. Neuf pays, d’entre ces 30 désignés, ont été sujets à l’étude notamment le Maroc, la Turquie, le Vietnam. Constat de départ, l’«Internet se développe à une vitesse remarquable dans les pays émergents mais en suivant des trajectoires distinctes ».
En ce qui concerne le Maroc, ses performances  sur les différents indices  McKinsey dépassent celles de ses pairs régionaux, mais restent loin des  pays matures.  Le taux de contribution d’Internet à la croissance du PIB est de 1,2%, sachant que sa  contribution au PIB marocain est évaluée à moins de 1% (soit 0,9 %). En se basant sur ladite étude, «près des deux tiers de cet impact économique proviennent de la consommation privée tirée par la croissance rapide des recettes issues de l’Internet mobile et des voyages en ligne. Au total, cela représente près de 500 millions de dollars en 2010».
Ledit rapport montre que les entreprises marocaines sont encore dans un processus d’adoption d’Internet.
«A l'heure actuelle, les sociétés marocaines sous-exploitent le potentiel offert par les technologies de l'information. Le paysage est fragmenté entre les entreprises bien structurées disposant d'Internet et les PME qui, en comparaison, sous-investissent dans les technologies du Web». Comparées avec d'autres pays émergents, les PME connectées à Internet font état de gains de productivité issus des technologies du Web de 5,3% seulement, à comparer à 11,4% dans d'autres pays émergents étudiés.

Gains de productivité

Malgré toutes ces améliorations, l’entrepreneuriat Internet est limité par plusieurs contraintes : capitaux limités pour aider les jeunes entreprises Internet en phase de démarrage, absence d'une communauté d’investisseurs en capital-risque suffisamment expérimentée pour accompagner le développement des entrepreneurs et l'obtention de prêts bancaires, ce qui est parfois très difficile pour une start-up. 
En plus des limites financières, «l’écosystème Internet du Maroc fait toujours face à trois contraintes qui ralentissent sa progression : le coût de l'accès Internet, le développement de l’infrastructure associée et le niveau de diffusion de la culture numérique». Ces contraintes sont particulièrement aiguës dans les zones rurales et touchent davantage les segments seniors de la population. De même, les populations à faible revenu sont à la traîne, bien que la popularité grandissante de l'Internet mobile commence à gommer ces différences grâce à un coût d'accès plus attractif et à une couverture plus large.

Cybercommerce

Pour ce qui est du commerce électronique, l’étude McKinsey montre que le commerce électronique se trouve dans un stade naissant de développement, Seuls 6 % des internautes achètent en ligne au Maroc. «Le commerce de détail en ligne se développe au fur et à mesure des progrès accomplis dans les systèmes de paiement qui le sous-tendent».
Le nombre de transactions en ligne a augmenté de 116% en 2011 pour atteindre le chiffre global de 714.000, grâce à l’augmentation du taux de pénétration. Grosso-modo, cette étude avance un décryptage du paysage Internet marocain, on relève que le taux de pénétration d’Internet avoisine les 49 % au Maroc, le taux de pénétration du haut débit au sein des foyers est de 25 % au moment où celui du haut débit mobile est de 10 %. Au Maroc, 32 % des foyers sont équipés d’un ordinateur personnel. Le pays compte également 101 % d’abonnements mobiles et 4 % d’abonnement 3G.

Fracture numérique

«En dépit de la croissance fulgurante de l'adoption d'Internet, une «fracture numérique» sépare les populations citadines des populations rurales, les plus aisés des plus pauvres. Le taux de pénétration dans les foyers des zones densément peuplées est à peu près le double de celui des zones moyennement peuplées, et il est de 80 % dans les foyers se situant dans la fourchette haute des revenus contre 35 % dans les foyers se situant dans la fourchette juste en dessous».
La demande d'utilisation d’Internet dans les zones rurales est très faible, limitée par plusieurs obstacles, tels que le non-accès aux ordinateurs et les niveaux de revenus ou d’alphabétisation plus faibles.
Afin de faire face à l’inégalité existante entre les zones urbaines et rurales, plusieurs approches pourraient être adoptées, la  primature actuelle doit continuer sur le chemin de la création des Centres d'accès communautaires et des points d'accès publics à Internet qui fournissent un accès Internet aux populations des zones géographiques isolées, notamment dans des centres ruraux, pourraient également contribuer.  D’autre part, pour diminuer le coût d'accès, un ordinateur portable ou un programme informatique à bas prix pourrait être mis au point, dans le cadre d’un programme « un ordinateur par famille », politique adoptée par l’Inde dans les années quatre-vingts.  

Les propositions de McKinsey

 De plus, une saine concurrence entre fournisseurs d'accès à Internet pourrait être renforcée afin de faire baisser le prix des abonnements.  Dans le but d'améliorer la culture numérique, les autorités peuvent, comme cela est mentionné dans leur plan stratégique, promouvoir les formations aux technologies de l'information et de la communication (TIC) auprès des élèves et des enseignants tout en reliant établissements scolaires et institutions universitaires au Web. Au-delà de l'accès à Internet, la prochaine étape consiste à encourager les utilisateurs à créer des contenus et à réaliser plus d'activités en ligne. Cela comprend, d'une part, la promotion de services comme les paiements sécurisés online pour faciliter le commerce électronique et la banque en ligne, et d'autre part, le développement des services d’administration en ligne (e-gouvernement). Au-delà des gains de productivité générés pour l'administration et de la plus grande transparence, le développement des services d’administration en ligne servira de catalyseur à l'usage professionnel d'Internet. Il sera la vitrine des avantages engendrés par les démarches numériques (déclaration électronique des impôts sur les sociétés, par exemple) auprès des dirigeants de PME.  Au fur et à mesure qu’il lèvera, ou même réduira, les principaux obstacles à son développement numérique, le Maroc pourra exploiter le potentiel de développement colossal que représente Internet pour son économie.


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