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Les inquisiteurs sont de retour. Puritains et radicaux se sont dévoilés encore une fois pour contrer l’art et la création humaine. Mascarade. Ce week-end à Tanger, l’on a vu certains parmi eux cherchant vainement à étouffer une voix. A tuer une création. Et à voiler l’histoire. Ce sont les mêmes qui récidivent. Le film documentaire «De Tinghir à Jérusalem» de Kamal Hachkar a fait l’objet d’une nouvelle tentative d’interdiction. Une petite manifestation, heureusement, où l’on brandissait des pancartes disant : «Pour l’art, contre la normalisation». Ce qui est sûr, c’est que personne parmi les manifestants n’a des connaissances en art. Tous sont des affidés du PJD et de certains groupuscules d’extrême gauche. Je présume déjà qu’ils n’ont jamais visionné ce doc. Autrement, ils n’auraient jamais osé appeler à son interdiction. D’ailleurs, évoquer la présence des juifs au Maroc, la symbiose qui y régnait, les moments de perturbation, l’immigration…. S’agit-il vraiment d’une normalisation ? Donner la parole à certaines personnes encore en vie à Tinghir et à Al-Qods pour restituer quelques faits sociaux, historiques et politiques relève-t-il de la normalisation ? Tous ces petits gens d’ici et de là-bas confirmaient que juifs et musulmans marocains vivaient en symbiose, en paix et en sérénité. Jusqu’à l’avènement de faits politiques d’après la deuxième Guerre mondiale ! C’est donc une manière de revisiter l’une de nos mémoires … taboue, il faut le dire. Une mémoire qui mérite d’amples études, recherches et attention. La présence des juifs au Maroc est une vérité. Même si certains résidus du baâthisme arabe et certains islamistes essayent d’effacer ce pan d’histoire, l’élan pour braquer les projecteurs sur les sujets tabous de notre histoire est déjà pris. Personne ne peut l’arrêter. La science avec la devise de l’objectivité et l’art sous-tendu d’une subjectivité sans partie pris idéologique sauraient en rendre compte.