
Cette opération a été décidée en raison de la détérioration de la situation autour de l'enclave turque de quelques centaines de mètres carrés en plein désert syrien où gît Souleïmane Shah, le grand-père d'Osman Ier, fondateur de l'empire ottoman, a-t-on souligné lors d'un point de presse à l'état-major des armées.
Une quarantaine de chars sont en outre, entrés en sol syrien, accompagnés de plusieurs dizaines d'autres véhicules blindés et protégés par l'aviation dans le cadre de l'opération baptisée "Shah Firat", a-t-il été continué, indiquant que l'opération s'était terminée sans combats.
Toutes les troupes turques et le contingent gardant la tombe sont rentrés sains et saufs tôt dimanche en Turquie et tout ce qui reste du lieu saint a été détruit, selon M. Davutoglu.
La relocalisation en sol syrien de ce tombeau revêt une importance politique et diplomatique pour Ankara qui souhaite montrer qu'il n'a pas "perdu" contre les jihadistes, ont commenté les observateurs.
D'ailleurs M. Davutoglu a fait remarquer que "la Turquie n'a été privée d'aucun de ses droits en ce qui concerne le droit international", qui lui attribue un morceau de territoire syrien pour ce tombeau. La Turquie avait menacé à plusieurs reprises les jihadistes de représailles s'ils attaquaient les soldats turcs protégeant ce site, sous souveraineté turque, très symbolique et historique, situé au nord-est d'Alep.
Le régime islamo-conservateur au pouvoir en Turquie depuis 2002 voue un attachement particulier à l'empire ottoman sur les ruines duquel a été fondée la République de Turquie, en 1923. Le tombeau est considéré comme un territoire turc depuis la signature d'un traité entre la France, qui occupait alors ce territoire, et la Turquie en 1921.
La Turquie a rompu avec son ex-allié syrien et le régime du président Bachar al-Assad depuis l'éclatement de la guerre civile dans ce pays en 2011.
Le parlement turc avait donné son feu vert l'an dernier au gouvernement d'Ankara pour intervenir en Syrie et en Irak contre l'EI et à accueillir sur son territoire des troupes étrangères qui participeraient à une opération militaire.