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Incertitude au Burkina Faso après la démission du gouvernement


Libé
Jeudi 9 Décembre 2021

Incertitude au Burkina Faso après la démission du gouvernement
"Maintenant que va-t-il se passer?" La presse burkinabé s'interrogeait jeudi sur l'avenir politique du pays après la démission du gouvernement la veille, emporté par le mécontentement croissant de la population face aux violences jihadistes qui endeuillent cet Etat d'Afrique de l'ouest.


En poste depuis près de trois ans, le Premier ministre Christophe Dabiré a remis mercredi sa démission au président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré, qui l'a acceptée.
 Le gouvernement n'a pas résisté à la poussée de colère qui monte au Burkina Faso depuis plusieurs semaines, pour dénoncer "l'incapacité" du pouvoir à contrer la violence jihadiste. "Ont-ils été emportés par la houle de mécontentement généralisé des populations excédées de porter le deuil des nombreux militaires et civils, tués au quotidien par des groupes reconnus de jihadistes? Oui!", estimait le quotidien en ligne Wakat Sera.


Le journal d'Etat Sidwaya qui a salué le "sapeur-pompier" Dabiré, se tournait déjà vers l'avenir. "Il faudrait trouver, et au plus vite, un nouveau Premier ministre et un gouvernement de combattants", estime le quotidien. "Quel que soit le gouvernement qui sortira, il faudrait que les uns et les autres aient une attitude républicaine", poursuit-il.


Un appel à l'apaisement, après un mois de novembre tumultueux au cours duquel des centaines de manifestants sont descendus dans les rues de Ouagadougou, le 27 novembre, pour notamment réclamer le départ de l'exécutif.
 Une dizaine de personnes, dont un enfant et deux journalistes, avaient été blessées dans la dispersion de ces marches.


Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des groupes armés jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique qui ont fait au moins 2.000 morts et 1,4 million de déplacés.
 Les attaques qui visent civils et militaires sont de plus en plus fréquentes et en grande majorité concentrées dans le nord et l'est du pays.
 Mais le ras-le-bol des Burkinabés a été exacerbé par l'attaque particulièrement meurtrière d'Inata (nord), le 14 novembre, où au moins 57 personnes dont 53 gendarmes ont été tuées par des jihadistes armés.


Deux semaines avant cette attaque, les gendarmes d'Inata avaient alerté l'état-major sur leur situation précaire, disant manquer de nourriture et s'alimenter grâce au braconnage.
 Après cette démission, le Burkina attend donc maintenant le nouveau gouvernement que formera Roch Kaboré. "Ce qui est en jeu, c'est la constitution d'un gouvernement de développement réel pour que la misère cesse d'être le lit de l'exclusion et de la violence", plaide Jacques Nanema, enseignant-chercheur en philosophie à l'université de Ouagadougou.


Décrivant un "temps de guerre", il espère que le futur gouvernement donnera "un avenir au Burkina Faso, pour forger de nouvelles perspectives sociales, culturelles, économiques et politiques". "La situation du Burkina est grave, mais elle est loin d'être désespérée. La guerre contre le terrorisme, le combat contre la faim et la misère, la lutte pour le développement inclusif qui ne laissera aucune région à quai, sont l'affaire de tous, et pas du seul parti au pouvoir", abonde le quotidien Wakat Sera.


Fin novembre, le président Kaboré avait souligné "la nécessité de constituer, au plan gouvernemental, une équipe resserrée et plus soudée".
 M. Kaboré a été élu en novembre 2015, un an après que son prédécesseur Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 1987, a été chassé par la rue pour avoir voulu modifier la Constitution afin de se maintenir à son poste.


Dès sa prise de fonction, il a été confronté à une dégradation progressive de la situation sécuritaire dans le pays qui n'a pour l'heure pas pu être enrayée.


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