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Si à Libé nous n’avons jamais parlé des revendications et marches qui sont depuis, deux ans, le lot quotidien des différents quartiers et administrations de la ville, c’est parce que pour nous, ces revendications sont devenues une routine, au point où l’on ne peut imaginer Laâyoune sans ces sit-in et marches qui font partie, désormais, du paysage urbain.
Les tentes continuent de pousser comme des champignons depuis quelques jours à une vingtaine de kilomètres de Laâyoune. Ce sont aujourd’hui 2.000 tentes montées - et le chiffre ne cesse d’augmenter - par les originaires de Laâyoune, las de la marginalisation qui leur est imposée par les responsables locaux et les promesses jamais tenues du wali. Privés de travail qui a été fourni aux autres venus des Moukhayams ou dans le cadre des ralliements à la patrie en provenance des camps du Polisario. Ils sont aussi privés de logements décents. Alors que plusieurs centaines de maisons construites par l’Etat sont inoccupées et à la merci des vagabonds et pilleurs.
Les jeunes, excédés par le comportement de certains responsables et surtout par le peu d’intérêt que leur accorde le premier responsable de la région, ont commencé ce mouvement en septembre. Date où le nombre de campeurs ne dépassait guère la centaine ; le problème aurait pu être résolu, facilement et sans tapage. Aujourd’hui, les jeunes sont rejoints par des familles. Le mouvement s’est étendu comme une traînée de poudre.
Les gens ont organisé leur sécurité. Un contrôle interne d’accès est mis sur pied pour éviter tout dépassement. Un couvre-feu est imposé à partir d’une certaine heure de la nuit, plus aucun véhicule n’entre ni ne sort du campement. Les familles ont décidé de geler la scolarité de leurs enfants tant que le problème n’est pas résolu. Les chioukhs qui s’efforcent de trouver une solution auraient fait des propositions balayées du revers de la main par le wali. Aux dernières nouvelles, les campeurs auraient déclaré ne rien attendre du wali, ni vouloir entreprendre quoi que ce soit avec lui. Ils n’auraient pas confiance aux promesses qu’il leur ferait.
Ils accepteraient, cependant, de négocier avec d’autres hauts commis de l’Etat. Les chioukhs, quant à eux, auraient suggéré la création d’une commission comprenant des représentants de l’Armée, des chioukhs et des représentants du ministère de l’Intérieur. Cette commission devrait procéder à un recensement pour confirmer, d’abord, que les campeurs sont réellement originaires de Laâyoune, ensuite leur attribuer des parcelles leur permettant de construire, éventuellement, des logements et leur proposer un emploi immédiat ou l’engagement à leur en offrir, dans un délai proche. Cet engagement devrait être signé et avalisé par toutes les parties concernées.
Des représentants du HCR ont proposé leur assistance aux campeurs qui l’ont rejetée, arguant qu’ils ne sont pas des réfugiés, mais des Marocains qui, chez eux, ont la liberté de camper là où bon leur semble. Ajoutant qu’ils ont uniquement des revendications sociales à faire aboutir. Certains ont même été jusqu’à exprimer leur mécontentement de l’intrusion du HCR, soutenant qu’en France, il y a des revendications et des marches syndicales qui dégénèrent, dans la plupart des cas, en affrontements. Est-ce que le HCR leur a proposé son assistance ? se demande M’Barek, l’un des campeurs.
Une délégation comprenant plusieurs walis d’origine sahraouie, serait venue à Laâyoune pour tenter de contacter les campeurs qui leur auraient signifié leur refus de dialoguer avec eux. Selon les avis recueillis, ce n’est pas l’actuelle équipe du wali qui résoudra ce problème.