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Nuptial de larmes
A l’orée de l’automne, les cimes, cérémonielles, s’inclinent en l’honneur des larmes.
Les eaux, testimoniales, déclinent, volubiles la révérence d’aimer jusqu’à l’abîme.
Les prairies, gercées par le vent, amoncellent sanglots mûris dans les boutons de l’aube cramoisie que la nuit vient cueillir, palpitante, dans la plénitude de la mélancolie. De la ronce des yeux et du liseron, de la rose ombreuse fuse la louange de la fusion en tous pleurs :
M’es-tu nuage ivre de l’idiome du soupir ?
Arôme d’une brise amère
Une feuille inapaisée dans la pénombre de l’hiver ?
Ton souffle est l’aurore semée au fil de l’onde nocturne,
Tes yeux une paire de fibules
Où désert et ciel mûrissent les pampres du crépuscule
Ton cœur une figue où le soleil s’est pâmé.
Aimante bien-aimée
Que la frondaison te soit propice.
Je suis le pâtre de tes bourgeons et veille
Sur ton frisson.
Dans les vals, le ciel se prosterne ondulé et le zéphyr, embaumé d’aveux, chuchote le songe vermeil de l’aimée que le coquelicot s’enchante à cacher à la brise vespérale :
Je suis le vertige de la sève
Le psaume du feu
La parure de la lampe
La douve paisible
Où tu te mires frêle.
Je m’ensemence dans tes paumes
Et m’épanouis dans la rosée de ton brame
Je mûris sous de hauts éclairs,
J’ourle tes cils comme pour me sceller à un arc-en-ciel.
Dans le calice de mes lèvres
Une vibration se lève
Et te donne ma fragrance
Comme inexorable chagrin à venir.
Dans la nuit de la séparation, l’élégie transhume de torrents en falaises :« Je te pleurerai jusqu’à ce que mes yeux épuisent leur eau. Et que les larmes soulagent mes maux ». Dans chaque fleur,le regret est enseveli. Dans chaque sente, le souvenir des sentiers.
Sur la promesse nuptiale perle l’oraison. Et dans les tumultes des ravins, le ramier roucoule son thrène inconsolé :nous sommes voués à l’aimertume. Nous sommes nés pour héberger un sanglot au cœur des champs célestes.