Le 11ème Congrès national de l'Organisation marocaine des droits humains (OMDH) a clôturé ses travaux dimanche dernier en élisant Hassan El Idrissi à la présidence, succédant ainsi à Boubker Largou, qui a assumé cette fonction durant deux mandats. Un Conseil national composé de 51 membres a également été élu lors de ce Congrès dont les travaux se sont déroulés les 27, 28 et 29 mai sous le slogan «Pour la protection et les garanties de l’effectivité des droits humains en périodes de crise». Né à El Jadida en 1964, Hassan El Idrissi, cadre du ministère de l’Economie et des Finances ayant occupé le poste de vice-président de l’OMDH lors du précédent mandat, a assuré dans une brève allocution après son élection qu’il oeuvrerait à préserver l’unité de l’OMDH et concourrait à son rayonnement, tout en annonçant que l’élection des membres du bureau exécutif aura lieu dans les prochaines semaines. L’ouverture des travaux du Congrès vendredi dernier à la Bibliothèque nationale du Royaume à Rabat, a été marquée par l’allocution du président sortant,Boubker Largou, dans laquelle il a appelé à une révision profonde de la politique pénale, étant donné qu'il s'agit de l'une des politiques les plus dangereuses, car le Code pénal qui a été promulgué en 1962 n'a pas été amendé de manière profonde, à l'exception de quelques changements et ajouts concernant la violence contre les femmes, la lutte contre la traite des êtres humains, entre autres,mais la teneur de la politique pénale est restée intacte. Boubker Largou a souligné que l’OMDH a été contrainte de reporter d’un an le Congrès national à cause de la crise sanitaire du Covid-19, notant que l’OMDH a mis à nu « l’énorme déficit dont souffrait notre pays, tant dans les secteurs de la santé et de la couverture sociale que celui de l'éducation ». Il a salué l'adoption par le Maroc d'un nouveau modèle de développement, tout en estimant que l’on pourrait, si celui-ci est assorti d’une approche globale des droits de l'Homme prenant en compte le droit au développement, combler bon nombre de dysfonctionnements et déficiences dont souffre la population du pays. «La protection et les garanties de l’effectivité des droits humains doivent être toujours la préoccupation fondamentale de l'OMDH», a-t-il mis en exergue lors de cette séance d’ouverture du Congrès à laquelle ont pris part le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, la présidente du Conseil national des droits de l'Homme, Amina Bouayach, des membres du Bureau politique de l'USFP et des représentants des syndicats nationaux et des organisations des droits de l'Homme au Maroc. Par ailleurs, Boubker Largou a affirmé que l'OMDH considère qu'il y a des questions fondamentales qui préoccupent le Maroc post-Covid-19. La première concerne la nécessité de mettre l’accent sur le droit au développement et l’harmonisation des lois nationales avec les pactes et conventions internationaux y afférents, considérant que la mise en application du nouveau modèle de développement devrait aller de pair avec la jouissance des libertés et droits fondamentaux, la révision de la loi régissant les associations et la loi sur la liberté de réunion et de manifestation pacifiques, la lutte contre l’impunité, la réconciliation avec toutes les régions du Royaume, et la libération de tous les détenus pour des raisons sociales. Le président sortant a également indiqué que l'OMDH travaille sur d’autres questions centrales, notamment la consolidation des acquis en matière de droits humains à travers, entre autres, la mise à jour et la mise en œuvre du plan d'action national en matière de démocratie et des droits de l'Homme (PANDDH) en préservant toutes les procédures et mesures contenues dans ce plan; la ratification du deuxième Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques et du Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits économiques,sociaux et culturels; la consolidation de l'approche humanitaire dans le traitement des demandeurs d'asile, des réfugiés, des migrants en adoptant les lois d'immigration et d'asile garantissant et protégeant leurs droits; ainsi que la formation de la commission parlementaire d'enquête sur le dossier des familles d'origine marocaine expulsées d'Algérie en 1975 au cours de la session législative en cours.