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Habib El Malki, président du Centre marocain de conjoncture : “Il y a une vie après la crise”


M.K.
Samedi 28 Février 2009

Habib El Malki, président du Centre marocain de conjoncture : “Il y a une vie après la crise”
Une critique sans la moindre ambiguïté du président du Centre marocain de conjoncture. Introduisant la 19ème rencontre annuelle du CMC, Habib El Malki n'a pas mâché ses mots pour adresser des critiques à «l'incohérence des plans et autres visions sectorielles», genres Plan Vert pour l'agriculture, Azur pour le tourisme, Emergence et le reste. Habib El Malki, optimiste comme à son habitude, n'a pas manqué de dire qu'il y a une vie après la crise. N'empêche que la situation actuelle de l'économie nationale et les retombées de la crise financière et de la récession mondiale imposent, plus que jamais, « une vision globale et cohérente, loin de l'idée des plans sectoriels».
Sans se contenter de diagnostiquer la situation, l'homme politique qu'est El Malki reprend sa casquette d'économiste pour suggérer des solutions à même de contribuer à juguler la crise. D'où son plaidoyer pour un pacte national de croissance avec des orientations clairement définies.
Lors de cette journée scientifique, le  Centre marocain de conjoncture a fait des projections sur le comportement de l'économie marocaine dans ce contexte d'incertitude mondiale dont l'incidence sur  la croissance pourra se traduire par une perte de 1,7%. La consommation des ménages reculerait de 0,5%, les investissements de 2% et les exportations de 3%, selon un premier scénario.
Le second scénario mise sur une «détérioration poussée de la conjoncture internationale». Dans ce cas, la perte serait de 2,7% pour la croissance. La consommation des ménages s'éroderait de moins de 1,2%, l'investissement de moins 2,5% et les exportations de moins 4,5%. Là aussi, le CMC prône l'optimisme en privilégiant la première hypothèse. Lors de cette journée, certains intervenants ont attiré l'attention sur le risque pour le Maroc de partir de la sphère réelle vers la crise financière et économique, soit le processus contraire de la crise mondiale.
L'avis de la CGEM était très attendu lors de cette rencontre. Son vice-président, Hammad Kassal, n'a pas mâché ses mots en évoquant quatre constats  majeurs. « Jusqu'à présent, nous ne maîtrisons par le profil de cette crise (…). Même dans les milieux les plus informés règne une grande incompréhension sur la nature et l'ampleur de cette crise. La crise aujourd'hui est surtout une crise de la demande et les premières victimes de la crise ne sont que les PME», a signalé Hammad Kassal.
Et d'être plus concret : « On le sait maintenant, la crise ne nous a pas épargnés. Son impact sur notre économie est bien là. Plusieurs secteurs ont été touchés à différents niveaux allant du ralentissement de leurs activités à l'impossibilité de certains investisseurs étrangers d'honorer leurs engagements. La crise actuelle a touché à des degrés variables, tous les secteurs d'activités, et en particulier ceux liés à l'export, compte tenu de la régression de la demande au niveau des marchés traditionnels à l'export». N'empêche, d'après Hammad Kassal, que la crise peut être génératrice de nouvelles opportunités d'expansion des entreprises marocaines.
Intervenant au nom de la Banque Centrale, Karim El Aynaoui, a mis en valeur la plus longue période de croissance du Maroc depuis son indépendance. Sans écarter un éventuel choc négatif de la demande, il s'est voulu surtout optimiste en évoquant que les créances en souffrance à fin janvier 2009 sont tombées  à 5,5% et à 4% pour les banques privées.
En somme, il s'est voulu rassurant, mais la situation est tout autre sur le terrain et les chiffres trompent. En attendant de voir plus clair, Karim El Aynaoui a annoncé qu'une enquête réalisée auprès des banques marocaines sera publiée dans quelques jours. De plus, le rapport de la politique monétaire sera publié le 24 mars à l'occasion de la tenue de la nouvelle session du Conseil d'administration de Bank Al-Maghrib.
Et les perspectives de croissance ? Une première réponse a été livrée par M'Hammed Tahraoui du CMC en déclarant que 30% des opérateurs estiment que cette crise aura un impact négatif sur leur activité et sur l'économie nationale. Il a présenté deux scénarios sur l'évolution et le comportement de l'économie marocaine, toutes branches d'activités confondues. D'après les premières estimations, le CMC prévoit un taux de croissance de 5,2% en 2009 et de 4% en 2010.

BTP : La visibilité est assurée au moins jusqu’en 2012

«L’activité immobilière ne connaît pas de ralentissement pour le moment. Mais ce qui se passe dans d’autres secteurs de l’économie, notamment ceux liés à l’export vont interpeller les professionnels du secteur de l’Habitat. Est-ce que la crise n’est pas pour l’année prochaine et celles à venir ? Le constat fait actuellement dans le secteur du BTP est que le pays est épargné .  Sur le terrain, nous ne constatons aucun ralentissement, aucun report des grands chantiers ouverts par le Maroc aussi bien dans les infrastructures que dans le domaine de l’Habitat, car les déficits sont tellement importants que si ralentissement devait y avoir, il ne serait possible que dans des années. Les programmes d’infrastructures annoncées par le gouvernement se réalisent selon un rythme soutenu et une visibilité assurée au moins jusqu’en 2012. Dans son discours d’investiture, le Premier ministre a parlé d’un programme de 287 milliards de dirhams, plusieurs projets d’infrastructure ont été cités et aucun d’entre eux n’a été touché jusqu’à présent.
Concernant le programme du privé haut de gamme qui cible la clientèle étrangère, peut-être il y aurait des réticences à venir acheter à Marrakech ou au Maroc alors que ces clients ont des incertitudes dans leurs pays. Peut-être aussi quelques reports, quelques frilosités devant certains programmes touristiques. Il y a, toutefois, des éléments qui permettent de rester optimiste. Il faut dire que le secteur des BTP dépend beaucoup plus de l’investissement public.
Bouchaib Benhamida : Président de la Fédération nationale
du bâtiment et des travaux publics. (FNBTP)


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