Le gouvernement syrien doit «cesser les violences et reprendre la voie du dialogue», a déclaré le chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini, après un entretien avec la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton.
Les deux ministres s'exprimaient avant une réunion du groupe de contact sur la Libye.
Le ministre italien a évoqué des «sanctions» contre la Syrie, comme «la suspension des négociations avec l'Union européenne en vue d'un accord de coopération» et des «restrictions à la circulation pour les personnes directement impliquées dans les violences de ces dernières semaines». M. Frattini s'est dit inquiet «du grave impact de la crise syrienne en particulier sur le Liban», en soulignant la nécessité de maintenir «la stabilité» de ce pays. «Nous avons partagé notre préoccupation sur la présence croissante de l'Iran dans la région», a-t-il ajouté, en la qualifiant de «très active» et estimant que Téhéran cherche à «profiter de la situation de crise».
Concernant la Libye, la réunion du groupe de contact de Rome va «examiner la façon la plus efficace de fournir une assistance financière et d'autres formes d'aide au Conseil national de transition», selon Mme Clinton.
«La meilleure chose à faire pour Kadhafi est de cesser sa violence brutale et de quitter le pouvoir», a-t-elle lancé, en soulignant que les Etats-Unis entendent agir exclusivement dans le cadre de la résolution de l'ONU.
Mme Clinton a souligné que le groupe de contact, constitué en mars à Londres et qui regroupe 22 pays et diverses organisations internationales, a déjà accompli «d'énormes efforts» pour assister le CNT.
A propos de la demande des insurgés de leur fournir des armes, elle a indiqué: «tout le monde est toujours très impatient, nous vivons dans un monde qui va vite» mais l'objectif est «de discuter d'aide financière et d'autres formes d'aide», notamment médicale.
M. Frattini a souligné l'importance de la réunion pour passer «le plus vite possible de la phase militaire à la phase politique» de l'opération internationale en Libye. «L'objectif est d'obliger le régime Kadhafi à partir», en utilisant «une combinaison d'action militaire pour protéger les civils et d'aide aux rebelles».
MM. Clinton et Frattini ont également discuté de la mort lundi d'Oussama Ben Laden et de la nécessité de «poursuivre la lutte contre le terrorisme». «N'oublions pas que la bataille pour arrêter Al-Qaïda et ses alliés ne s'arrête pas avec une mort», a souligné Mme Clinton.
«Cela ne représente pas la fin, il y a encore beaucoup de travail à faire», même si cette mort constitue «un message sans équivoque de la ferme détermination de la communauté internationale de s'opposer au terrorisme», a-t-elle dit.
A propos de l'opération Geronimo du commando américain qui a éliminé Ben Laden dans la nuit de dimanche à lundi, Mme Clinton, qui a suivi son déroulement en direct de Washington, a confié: «Cela a été les 38 minutes les plus intenses de ma vie».
«L'opération a été menée avec les critères professionnels les plus élevés», a-t-elle souligné. «Sa mort rendra notre pays et le monde plus sûrs».