Si à Guelmim et Tan Tan la grève est suivie par environ 90% des transporteurs toutes catégories confondues, en guise de protestation contre le projet de Code de la route, à Laâyoune les quelque 345 chauffeurs de taxi que compte la ville, qui appartiennent aux différentes centrales syndicales et qui, jusqu’à présent, n’ont pas suivi ce mouvement, menacent de paralyser la ville.
Mécontents de l’augmentation qui a été appliquée sur les prix du carburant avec l’introduction du ppm 50 qui, disent-ils, n’a rien à voir avec le gasoil qu’ils avaient l’habitude d’utiliser du point de vue économique.
Mécontents de ce qu’ils appellent le transport illicite effectué par « les petits cars » et les Honda, les taximen de Laâyoune saisissent l’occasion des grèves plus ou moins suivies par les transporteurs, à travers le pays, pour dénoncer le nouveau Code de la route et leur exprimer leur solidarité avec les grévistes.
C‘est ainsi que dès les premières heures de ce vendredi, la grande place située en face du tout nouveau tribunal et des locaux du Conseil de la région était prise d’assaut par des dizaines de taxis.
C’est sur cette place qu’ils ont pris l’habitude de se réunir et de constater les absents éventuels qui doivent se justifier, avant d’entamer leur mouvement de contestations.
L’un des grévistes nous a déclaré qu’ils n’avaient pas voulu faire ce débrayage programmé dès les premiers jours du mouvement à l’intérieur du pays, en attendant les journées du Festival. Car, dit-il, en ces journées, la ville connaît une grande animation et une importante affluence de touristes. Aussi l’arrêt de travail qu’ils observent sera plus percutant qu’en temps normal.
Un autre nous dit que cet arrêt sera l’occasion pour imposer une augmentation du tarif de transport que justifie, de son point de vue, l’augmentation du prix du gasoil. Notons que le prix du transport à Laâyoune qui est plafonné à 5 dirhams de 6 heures à 20 heures et 6 dirhams à partir de 20 heures est l’un des plus bas du Royaume.
La municipalité projette, selon l’un de ses membres, l’ouverture de plusieurs lignes d’autobus desservant les différents quartiers de la ville.
En attendant, elle interdit les compteurs et exige des taxis d’appliquer cette tarification qu’elle juge équitable, sachant que le prix du gasoil ne dépasse pas les 5 dirhams le litre, au moment où dans les autres provinces du Royaume, il atteint les 7 dirhams.
Un constat, cependant que font les ménagères et pères de famille est que les prix des denrées n’ont pas attendu pour connaître une nette augmentation. Notamment en ce qui concerne les fruits et légumes dont les besoins des provinces du Sud sont acheminés par route à partir des marchés de Casablanca et Agadir.
Ces augmentations, si elles touchent les trois régions du Sud, sont moins ressenties à Guelmim qui a, pratiquement, une autosuffisance en légumes, tout au moins.
Un vecteur incontournable
La route au Maroc constitue le principal mode de transport des biens et des personnes. En effet, 95% des Marocains la choisissent pour se déplacer et les marchandises (hors phosphates) passent par elle. Aujourd’hui, le Maroc dispose d’un réseau routier composé d’environ 57 500km (dont 35 543 km de routes revêtues) et plus de 5300 ponts.
L’augmentation du nombre de véhicules liés à la mobilité des personnes et au développement des échanges économiques lors de cette dernière décennie a entraîné une accélération sans précédent de trafic (en moyenne doublement tous les 12 ans).
Le développement des échanges économiques et la nécessaire mobilité des citoyens conditionnent le développement du pays.
Pour répondre à ces besoins, les pouvoirs publics se sont fixé l’objectif de doter le territoire national d’une infrastructure routière moderne et de soutenir la croissance de l’industrie automobile.
Or, l’utilisation de l’espace routier par les différentes catégories d’usagers –piétons, les deux roues et les automobilistes- est source de conflits, dont les conséquences sont parfois voire assez souvent, dramatiques.
Les risques ainsi liés à la circulation routière, aggravés par les insuffisances d’une législation dépassée, étant de plus en plus élevés ont rendu nécessaire l’élaboration et la mise en œuvre d’une politique cohérente et intégrée de la sécurité routière.