Emboîtant le pas à d’autres «analystes» impertinents et indécents, l’actuel directeur du cabinet présidentiel n’a rien trouvé de mieux pour justifier les graves incidents de Ghardaïa que de se tourner vers le Maroc. Ce qui doit relever, sans doute aucun, d’un strabisme désespérant.
Le pourtant trop chevronné Ahmed Ouyahia a commencé par user d’une assertion vieille comme le temps, et dont sont férus, en particulier, les dictateurs du monde entier. «Des mains étrangères sont derrière les incidents de Ghardaïa». Dont acte.
Ne partez pas. Il y a mieux. Pour plus de précision, l’insoupçonnable homme d’Etat tente timidement mais sûrement de donner un nom ou un visage à ces «mains étrangères».
Faisons l’effort de le suivre dans son insoutenable raisonnement, bien que ce ne soit pas facile. Si, ose-t-il, Ghardaïa est à feu et à sang, c’est parce que l’Algérie soutient le droit à l’autodétermination des Sahraouis. Y aurait-il quelque asile psychiatrique chez les voisins ? Sinon, on serait prêt, de ce côté-ci, à ressusciter, rien que pour lui, « Bouya Omar ».
Ledit cabinard (drôle de fin de parcours au fait) fait tout de même preuve d’une certaine présence d’esprit, en disant que le soutien dont il a parlé a valu à l’Algérie beaucoup d’inimitié. Tout à fait. Mais qu’il se détrompe. Sûrement pas de la part du Maroc qui, lui, fait avec, tout en vaquant à ses occupations et en poursuivant ses avancées dans différents domaines et la réalisation d’importants chantiers à travers tout le pays, ses provinces du Sud en tête. L’inimitié qu’a récoltée Alger et que récolte l’Algérie officielle émane de l’Algérie, la vraie, celle du peuple. Un peuple qui a trop de mal à comprendre pourquoi tant d’efforts et de moyens dilapidés pour une prétendue cause qui, de toute façon, n’a jamais été sienne.
Les Algériens ne sont pas sans savoir que ce fameux soutien profite à des gradés affairistes et à des politiciens intéressés.
Les détournements de l’aide internationale, les trafics d’armes, de drogue, les accointances avec les réseaux terroristes … ce n’est sûrement pas le peuple algérien qui en tire profit.
Aujourd’hui, c’est Ghardaïa, un conflit qui, soit dit en passant, remonte, comme par hasard, à 1975, l’année de la Marche Verte, de la récupération par le Maroc de son Sahara … Celle aussi qui a vu Alger s’inventer une soi-disant cause au détriment de celles du développement, du bien-être d’un peuple qui se meurt sur un sol gorgé de richesses, mais dont il ne voit jamais la couleur.