Gérard Depardieu et Niels Arestrup dans "Je n'ai rien oublié" : Quand Alzheimer trahit les secrets de famille


AFP
Mercredi 30 Mars 2011

"Je n'ai rien oublié" et même pire, je me souviens trop bien: pour son 4ème long-métrage, Bruno Chiche signe un thriller familial et une rencontre inédite entre Gérard Depardieu et Niels Arestrup.
Conrad (Depardieu) perd peu à peu la mémoire mais certainement pas la tête. Des brumes de l'Alzheimer qui floute son quotidien émerge un passé net et contrariant pour la riche famille Senn et son prince héritier, Thomas (Arestrup), dont il fut jadis un si proche ami.
Ca commence en douce dans une de ces demeures familiales façon "Dames de la côte", à Biarritz, avant de sombrer dans la neige, le froid et l'effroi d'un affreux secret enfoui par avidité, d'un affrontement entre l'intraitable chef de clan Elvira (Françoise Fabian) et la jeune épouse du fils de la famille, Simone (Alexandra Maria Lara, jeune actrice allemande d'origine roumaine vue dans "La Chute").
C'est l'attention et la tendresse de Simone qui aident Conrad à renouer le fil de son passé, arrachant ainsi les masques.
Librement adapté du roman de Martin Suter "Small World", pour lequel le réalisateur avoue "un véritable coup de foudre", "Je n'ai rien oublié" s'abstient de traiter de la maladie d'Alzheimer sous forme documentaire: "J'ai préféré raconter les effets étranges de cette maladie qui fait remonter à la surface de ceux qui en sont atteints les souvenirs sans doute les plus importants de leur vie", explique-t-il.
Grâce à cette histoire, Bruno Chiche explique aussi comment il a forcé sa timidité pour contacter Depardieu, qu'il avait d'emblée imaginé en Conrad mais qui lui faisait "peur" : "c'est un homme que l'on disait très imprévisible dans ses comportements, ça peut effrayer, surtout quelqu'un comme moi qui n'a pas tourné beaucoup de films", explique-t-il dans le dossier de la production.
D'autant que l'acteur débarque sur le plateau au maximum de ses formes, dans une circonférence monumentale. Mais apparaît aussi à l'écran au mieux de sa forme, de ses émotions, fragile et bouleversant en un regard.
"Jamais il ne m'a fait sentir le poids de son immense carrière. Depardieu a l'humilité des grands bonshommes qui vous donnent de la confiance", assure le réalisateur qui vante aussi la "grande élégance" de son acteur.
Niels Arestrup, qui campe un Thomas ambivalent, ignorant de son passé mais conscient d'un profond malaise et qui, pour survivre, affiche une ironie distanciée, se réjouit de cette confrontation avec Conrad-Depardieu, que personne n'avait jusqu'ici songé ou réussi à provoquer.
Le film, une co-production franco-allemande, est curieusement sorti mi-décembre en Allemagne, plus de trois mois avant la France, pour la 10ème édition de la semaine du cinéma français à Berlin.


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