
C'est la première fois que Washington confirme des raids aériens menés par des appareils iraniens contre l'EI, après des images de la chaîne Al-Jazira montrant des F-4 Phantom iraniens attaquant des cibles dans la province de Diyala, frontalière de l'Iran.
Mais "rien n'a changé concernant notre politique selon laquelle nous ne coordonnons pas nos activités avec les Iraniens", a affirmé Washington, confirmant la position de principe des Etats-Unis selon laquelle ils ne collaborent pas militairement avec Téhéran même si des échanges sur la lutte contre l'EI ont déjà eu lieu.
L'annonce de cet appui iranien intervient alors que le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, réunit à Bruxelles les ministres d'une soixantaine de pays participant à la coalition formée depuis deux mois et demi pour détruire l'organisation jihadiste en Irak et en Syrie.
L'Iran n'était pas invité à cette rencontre, qui est une première à ce niveau, organisée dans les locaux de l'Otan à Bruxelles prêtés pour l'occasion.
L'armée iranienne est déjà impliquée au sol, assistant les milices chiites ainsi que des unités de l'armée irakienne. Des fusils et un certain nombre de lance-roquettes iraniens équipent ainsi certaines troupes irakiennes. Elle a également mis à la disposition de l'Irak des avions de combat Soukhoï Su-25. La rumeur veut même que des pilotes iraniens soient aux commandes de ces appareils.
Les Etats-Unis ont débuté le 8 août leurs frappes contre les positions de l'EI en Irak, rejoints ensuite par la France, l'Australie, la Grande-Bretagne, le Canada, le Danemark, la Belgique et les Pays-Bas.
Par ailleurs, depuis le 23 septembre, les Américains frappent des cibles de l'EI en Syrie, avec la participation de l'Arabie saoudite, des Emirats arabes unis, de la Jordanie et de Bahreïn. Des dizaines de pays les aident en fournissant des armes, notamment aux autorités kurdes dans le nord de l'Irak, ou en partageant du renseignement.
Grâce à cette campagne, les forces irakiennes ont réussi à stopper l'avancée des jihadistes et à récupérer certains secteurs. Les frappes ont aussi permis à la ville kurde syrienne de Kobané, sur la frontière turque, de tenir malgré un siège féroce de l'EI.