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France : Bras de fer entre le gouvernement et les syndicats *sur les retraites


AFP, Reuters
Mercredi 8 Septembre 2010

France : Bras de fer entre le gouvernement et les syndicats *sur les retraites
Les syndicats s'attendaient hier à une mobilisation "exceptionnelle" des Français pour la défense des retraites afin d'obliger Nicolas Sarkozy à renoncer à la réforme la plus emblématique de son quinquennat.
"On attend une journée exceptionnelle, ça va être l'événement social de cette rentrée évidemment, et peut-être l'événement social depuis plusieurs années", a déclaré le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, sur Europe 1.
Son homologue de la CFDT, François Chérèque, a estimé que la mobilisation serait "décisive" pour obliger le gouvernement à abandonner l'essentiel de sa réforme, dont la mesure-phare est le report de l'âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans.
A Marseille, où les cortèges ont commencé dès le matin, la participation s'annonçait beaucoup plus importante que le 24 juin, lorsque 120.000 personnes avaient défilé selon les syndicats de la cité phocéenne, 14.000 selon la police.
"Je peux d'ores et déjà vous dire qu'elle sera beaucoup plus importante que celle de la dernière fois. Il y a des signes qui ne trompent pas", a dit Nicole Chessa, responsable de la CGT.
Les syndicats peuvent compter sur le soutien de l'opposition dans les défilés qui se dérouleront dans près de 200 villes de France, le Parti socialiste ayant une nouvelle fois promis mardi de revenir à 60 ans s'il revenait au pouvoir en 2012.
"Nous défendons la liberté pour les salariés de pouvoir partir à 60 ans", dit le premier secrétaire du PS, Martine Aubry, dans une interview publiée dans Le Parisien, tout en soulignant que cela ne signifiait pas automatiquement une retraite à taux plein. L'objectif est de faire pression sur les députés qui entamaient hier après-midi le débat dans un climat d'autant plus tendu que le ministre du Travail, Eric Woerth, chargé de la présentée, est empêtré dans des soupçons de conflit d'intérêt pour ses liens avec l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt.
Mais les syndicats savent que la journée d'hier ne suffira pas à elle seule à faire plier le gouvernement.
Tous les ténors de la majorité ont martelé ces derniers jours qu'ils ne renonceraient pas à l'essentiel, le report de l'âge légal de départ à la retraite, même si le gouvernement a annoncé des gestes sur les carrières longues, les métiers pénibles, les polypensionnés ou les retraites des femmes.
"C'est une décision très difficile", a déclaré lundi le chef des députés UMP, Jean-François Copé, qui note que l'âge de départ à la retraite est en France l'un des moins élevés de toute l'Europe. En Allemagne, le seuil a été porté à 67 ans.
Il faut "prendre une décision qui par définition est impopulaire à très court terme" mais qui est "nécessaire", a-t-il ajouté sur France Info.
Dans ce contexte, les syndicats se préparent déjà à maintenir la pression au-delà du 7 septembre.

"Il y aura une suite, et on n'attendra pas un mois cette fois pour faire une suite", a dit François Chérèque.
Bernard Thibault, qui se réunira dès aujourd'hui avec l'intersyndicale, est tout aussi déterminé.
"Au gouvernement de réagir", a-t-il dit. "S'il ne réagit pas et que nous ne sommes pas entendus, il y aura des suites à cette mobilisation et aucune forme n'est rejetée jusqu'à présent."
A l'exception des gestes annoncés et considérés mineurs par les syndicats, le gouvernement entend tenir bon sur une réforme jugée essentielle pour assurer l'avenir d'un régime qui, si rien n'était fait, connaîtrait un déficit de 50 milliards d'euros par an en 2020 selon le Conseil d'orientation des retraites.
Le gouvernement peut compter sur les sentiments partagés des Français exprimés dans un sondage de l'Ifop diffusé hier.
Cette étude note que l'opinion soutient majoritairement le principe d'une réforme, puisque 53% des interviewés estiment que le gouvernement est "courageux dans ses choix".
Mais seuls 33% estiment que le gouvernement est "juste dans ses choix" et 70% jugent les manifestations justifiées.


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