La campagne de vaccination s ’étend jusqu ’à 20 heures et 7j/7
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La scène avait de quoi faire sourire. Mais au fond, elle convoque d'autres sentiments. Elle est plus affligeante qu’autre chose, car révélatrice à la fois du serrage de vis tardif des autorités, mais aussi et surtout de la tendance actuelle : les mesures préventives et les gestes barrières n’ont plus place dans le quotidien des citoyennes et citoyens. Un doux euphémisme sur lequel il vaudrait mieux se pencher. Et sérieusement cette fois, parce que les chiffres ne mentent pas.
Des mois durant, le Maroc a su contenir la propagation du virus. Mais l’apparition sur ses terres du variant Delta, le plus contagieux d’entre tous, combinée à l’ouverture des frontières dans le cadre des nombreux allégements consentis par le gouvernement, ont ébranlé les acquis et les certitudes. Désormais, le virus se propage à vitesse grand V avec un taux de positivité qui atteint des sommets (19,67%).
Samedi au soir, 5.494 cas ont été recensés aux quatre coins du pays, dont 2.494 à Casablanca-Settat et 1.810 pour la seule ville de Casablanca. Une situation alarmante que le Royaume n’avait plus connue depuis l’automne 2020. Qui plus est au vu des 135 nouveaux patients qui ont été hospitalisés en réanimation, le pic de la 3e vague, portant ainsi le total à 616.
Si le tableau n’a pas l’air d’être très rassurant, il ne risque pas de s’améliorer au regard du nombre de décès enregistrés : 23 victimes samedi contre 19 la veille. Du moins, pas dans l'immédiat. En tout cas, les autorités tentent de rattraper le coup, tant bien que mal. Parfois, c’est à la lisère de l’excès de zèle. Comme en témoignent des personnes vaccinées, à qui les autorités ont refusé l’accès à certaines villes. La raison évoquée étant l’absence d’une autorisation de déplacement. Or, au lancement du pass vaccinal le 7 juin dernier, le gouvernement avait précisé dans son communiqué, que ledit pass était un document officiel, sécurisé et reconnu par les autorités. Mais aussi que son détenteur avait loisir de “circuler au-delà de 23 heures, d’effectuer des déplacements sur l’ensemble du territoire national sans restriction et de voyager à l’étranger”.
A la lumière de ces éléments, il devient difficile de comprendre la stratégie du gouvernement. Un coup le pass sanitaire permet de retrouver une liberté, un coup non. Il serait de bon aloi de se fixer et décider d’une seule et même ligne directrice. Le tâtonnement ne mène à rien de bon. Certes, c’est une manière de s’adapter à la situation, mais mettre des bâtons dans les roues des personnes vaccinées est le meilleur moyen de véhiculer des messages erronés notamment sur l'efficacité des vaccins. Alors qu’en vrai, il n’en est rien. Les vaccins utilisés au Maroc, AstraZeneca et Sinopharm, sont efficaces. Et si, parfois, des personnes vaccinées sont contaminées, elles ne souffrent que d’une forme légère de Covid-19. D’ailleurs, la campagne de vaccination est dans une phase cruciale.
En effet, après les 30-34 ans, le ministère de la Santé s'attaquera dès la semaine prochaine aux 25-29 ans. Si l’on en croit le Haut-commissariat au plan, la catégorie des 25-29 ans représente 8,3% de la population globale estimée à 33.610.084. Il s’agit donc de 2.789.636 personnes ciblées. L’effort et le rythme sont louables à plus d’un titre, comme en témoigne l'ouverture des centres de vaccination, tous les jours de la semaine, et ce jusqu'à 20 heures, avec des doses disponibles et prêtes à être injectées. Ce le sera encore plus cette semaine, puisqu’au moins 3 millions de doses du vaccin chinois sont attendues, au même titre que 300.000 doses du vaccin monodose américain Johnson & Johnson, développé par Janssen et qui, selon toute vraisemblance, seront réservées à Marrakech et Casablanca, les deux cités où le virus sévit le plus.
Chady Chaabi