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Evènements de Laâyoune : Trois ONG nationales rendent leur copie


Montassir SAKHI
Lundi 6 Décembre 2010

Pour apporter davantage d’éclaircissements et mieux informer sur les événements meurtriers ayant marqué Laâyoune le 8 novembre dernier, le Médiateur pour la démocratie et les droits de l’Homme, l’Observatoire marocain des libertés publiques et le Forum des Alternatives Maroc ont tenu, samedi 4 décembre, un point de presse sur « les événements de Laâyoune et Gdim Izik et les problèmes de la gestion locale de la chose publique ».
Lors de cette rencontre à laquelle ont participé  plusieurs représentants de partis politiques, associatifs et journalistes, les trois associations ont présenté une enquête, fruit d’un travail de terrain entamé depuis le 31 octobre dernier. Après avoir présenté un état des lieux détaillé, l’enquête recommande l’obligation de déterminer les responsabilités collectives et individuelles en ce qui concerne les crimes atroces qui ont été commis, notamment la tuerie barbare des gendarmes et des membres des forces de l’ordre.
Concernant la chronologie des événements, l’enquête souligne que la genèse des faits date du 10 octobre dernier quand environ 173 personnes ont protesté contre le wali de Laâyoune qui n’a pas tenu ses promesses pour résoudre les problèmes sociaux de ces citoyens. Ces derniers ont dressé 40 tentes à 10 kilomètres de Laâyoune. Le 11 octobre, le nombre de tentes a augmenté pour atteindre le chiffre de 300. Les protestataires ont créé alors des commissions chargées de la coordination (27 membres), de l’organisation et la sécurité (plus de 1.200 membres) et de la communication (9 membres). Selon l’enquête, les populations composant ce rassemblement sont notamment des gens ayant des revendications sociales, des groupes ayant des relations avec le Polisario, un groupe œuvrant dans le domaine de la drogue, l’immigration clandestine, des criminels recherchés, et enfin, un groupe de gens qui sont venus de Tindouf pour s’installer à Laâyoune. Ainsi, le rassemblement s’est divisé en 6 arrondissements. S’agissant de la logistique, l’enquête relève que le rassemblement a bénéficié d’un énorme soutien financier qui s’est manifesté via l’usage des voitures 4+4 circulant entre Laâyoune et Gdim Izik, la distribution de  nourriture, les recharges téléphoniques…, alors que les manifestants sont essentiellement des chômeurs !
Par ailleurs, l’enquête souligne que les protestataires ont revendiqué « le droit à l’habitat et au travail ». Elle ajoute que le nombre de tentes a dépassé les 800, le 12 octobre, et ce n’est qu’au 19 octobre qu’une commission représentant le ministère de l’Intérieur est arrivée à Gdim Izik. Elle était composée de trois walis, et elle n’a entamé le dialogue qu’à partir du 21 octobre. L’enquête mentionne que les forces de l’ordre ont encerclé le rassemblement le 25 octobre. Le 28 octobre a connu le commencement de la distribution des terres et des « Cartiyates » pour les veuves, les femmes divorcées et les démunis. Cela a été considéré comme un acte visant l’affaiblissement du rassemblement par le comité organisateur. L’enquête souligne que le 4 novembre a connu la signature d’un accord entre les autorités et les protestataires. Comme signalé dans l’accord, le wali de la région devait entamer l’opération de l’enregistrement des manifestants. Or à son arrivée à Gdim Izik le 4 novembre, il a été interdit d’y accéder, lui et ses compagnons. Le 7 novembre, un jour après le discours Royal, la décision de la dissolution du rassemblement a été prise par le procureur général du Roi. Suite à cette décision, des camions d’eau ont été dépêchés sur place. Le 8 novembre à 6 heures du matin, des avions survolent Gdim Izik et demandent aux manifestants, à travers des haut-parleurs, de quitter la place et de se diriger vers les autocars pour les emmener à Laâyoune. A 6 heures et demie, le premier groupe des forces de l’ordre est entré à Gdim Izik pour se voir opposer une grande résistance avant l’intervention du deuxième groupe qui a mis fin au rassemblement. L’enquête indique qu’à 7h30, plusieurs éléments ayant quitté le rassemblement ont rejoint des familles à l’Avenue Smara à Laâyoune à bord de 4x4. Ils étaient armés de coutelas et de sabres.
Par ailleurs, certains parmi eux utilisaient des bouteilles de gaz. Ils se sont adonnés à des actes de vandalisme dans la ville « devant l’absence des forces de l’ordre ». Les actes de vandalisme vont se multiplier et toucheront plusieurs quartiers ainsi que les administrations publiques, les banques et agences commerciales. En outre, plusieurs voitures ont été incendiées. Ce n’est qu’à 13h que les forces de l’ordre sont intervenues dans la ville. Résultat : 5 membres de ces forces ont été tués, et plusieurs d’entre eux ont été blessés. Parmi les civils, un seul a été tué après qu’une voiture de police l’a heurté alors qu’elle circulait à grande vitesse. Le 10 novembre, un communiqué du ministère de l’Intérieur a été publié à ce propos.


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