Energies renouvelables : Un choix qui manque de conviction


M K
Samedi 14 Mars 2009

Energies renouvelables : Un choix qui manque de conviction
La stratégie énergétique nationale n’accorde qu’un intérêt mineur au développement des énergies renouvelables. Même si le pays dispose, selon les experts, d’importants gisements mais sous-exploités, c’est le choix classique qui domine encore dans l’esprit des décideurs politiques.
Or, les énergies renouvelables, qui représentent près du quart de la production allemande, pays moins ensoleillé que le Royaume, ne seront exploités que par le développement ou du moins l’adaptation de la technologie. Les officiels parlent souvent de la cherté du matériel et des technologies actuelles.
Toutefois, la promotion d’une telle énergie suppose un contexte compétitif, un financement à la hauteur des ambitions, un dispositif juridique flexible mais rigoureux et surtout -et c’est fondamental- une transparence sans la moindre défaillance.
Les marchés doivent obéir aux seuls critères de l’efficacité, l’intérêt général (au lieu de profiter à une quelconque partie) et seules aux entreprises qui s’engagent à réaliser une véritable valeur ajoutée au secteur électrique et énergétique du pays. Sinon, il y a un très grand risque de reproduire une ou des expériences qui ont démontré leur échec total même si elles ont rendu possible l’enrichissement de ceux qui en ont tiré profit sans contrepartie pour l’intérêt général. Aussi, il est temps de créer un climat de libre concurrence pour permettre aux sociétés spécialisées dans la fabrication d’équipements de s’installer au Maroc afin de développer ce marché et par conséquent la compétitivité ainsi que le recours massif aux énergies renouvelables.
En attendant de réunir ces conditions, le ministère de l’Energie et des Mines parle depuis des mois de son programme de réformes du secteur des énergies renouvelables. Ce programme consiste à mettre en place un cadre réglementaire, législatif et institutionnel cohérent.
A fin 2008, le parc de production d’origine renouvelable, se compose de 26 usines hydrauliques (1.265 MW), du parc éolien à Tétouan (54 MW) et de celui d’Amogdoul à Essaouira (60 MW). En 2008, la production hydraulique a atteint 1359 GWH, contre 1318 GWH en 2007, soit une augmentation de 3%, tandis que la production éolienne a atteint 298 GWH contre 279 GWH en 2007.
L’année 2008 a connu la poursuite de la réalisation du parc éolien de Tanger de 140 MW et du complexe hydroélectrique de Tanafnit El Borj de 40 MW et le lancement des travaux de réalisation de la centrale à cycle combiné de Ain Béni Mathar d’une puissance totale de 472 MW dont 20 MW sont d’origine solaire.
A noter que l’utilisation des énergies renouvelables a été intégrée dans le cadre du Programme d’électrification rurale global. L’électrification par système photovoltaïque a connu une évolution tout au long de l’exécution du PERG et permis d’électrifier, à fin 2008, 51.509 foyers par kits solaires individuels.
Par ailleurs, les objectifs annoncés sont nombreux. Il s’agit de diversifier les ressources énergétiques, favoriser la production décentralisée d’énergie et d’atteindre 8% dans la consommation énergétique globale et 18% de la demande électrique nationale à partir des énergies renouvelables à l’horizon 2012. Les autres objectifs escomptés portent sur la mobilisation de tous les acteurs pour la dynamisation de l’investissement privé et du partenariat au niveau de la production indépendante d’électricité, le renforcement du marché par le développement d’une industrie et de société de services nationales mais aussi d’atteindre 12 à 15% d’économie d’énergie à l’horizon 2020.
C’est, toutefois, le dernier objectif qui est le plus curieux. Pour réformer la politique sur les énergies renouvelables, les autorirtés concernées compliquent les choses davantage. Elles annoncent leur volonté de transformer le Centre de développement des énergies renouvelables (CDER) en Agence pour le développement des énergies renouvelables.
Or, il suffit de constater qu’à part les discours, la réalité n’a pas tellement changé par rapport à la période d’avant la création du CDER. Sinon qu’avait fait concrètement ce Centre depuis sa création pour la promotion des énergies renouvelables et si, grâce à ses actions, le bouquet énergétique national a été soulagé de sa dépendance et s’est enrichi d’une nouvelle alternative ? Nous attendons la réponse des responsables du CDER que nous n’avons pas pu malheureusement joindre aux téléphone malgré nos tentatives nombreuses.

Réformes et mesures d’accompagnement

• Adoption de la loi relative à l’augmentation du seuil des auto-producteurs de 10 MW à 50MW : l’énergie produite par les auto-producteurs est destinée principalement à leur usage propre et l’excédent est cédé exclusivement à l’Office national de l’électricité.
• Mise en place de plans d’action pour le renforcement de l’efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables, dans le cadre de la nouvelle stratégie énergétique, en concertation avec les départements concernés en particulier l’Habitat, l’Intérieur, le Tourisme, l’Education nationale, l’Industrie, la Santé et le Transport.
• Réduction des droits d’importation de certains équipements utilisant les énergies renouvelables.
• Homologation de normes et standards pour les systèmes solaires.
• Signature de la circulaire relative à l’intégration des énergies renouvelables et des techniques de l’efficacité énergétique dans les projets d’aménagement et de construction entre le ministère de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement et le ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de l’Aménagement de l’Espace.


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