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En Autriche, le gouvernement de Sebastian Kurz et des Verts s'installe au pouvoir


Mercredi 8 Janvier 2020

Le conservateur Sebastian Kurz a été investi mardi pour un second mandat à la tête du gouvernement autrichien aux côtés d'écologistes novices avec lesquels il entend "protéger le climat et les frontières", après l'échec de sa précédente coalition avec l'extrême droite.
Le chancelier, les dix ministres ÖVP et les quatre ministres écologistes ont prêté serment à 11h00 heure locale (10h00 GMT), lors d'une cérémonie devant le chef de l'Etat Alexander Van der Bellen, un ancien chef des Verts.
"Exotique", "improbable": la presse ne manque pas d'adjectifs pour qualifier cette coalition inédite entre le parti conservateur ÖVP et les Verts autrichiens (Die Grünen), qui entrent pour la première fois au gouvernement.
"Il est possible de protéger le climat et les frontières", estime Sebastian Kurz, tenant d'une ligne dure sur l'immigration. Il redevient à 33 ans le plus jeune dirigeant élu de la planète et vante déjà sa nouvelle alliance comme un modèle pour l'Europe.
 Féminisé, rajeuni et verdi, le nouveau cabinet autrichien doit ramener la stabilité après une crise politique retentissante au printemps dernier qui a conduit à la fin prématurée du premier mandat de M. Kurz, après 18 mois d'alliance avec les nationalistes du FPÖ, entre décembre 2017 et mai 2019.
La plupart des ministres sont trentenaires et quadragénaires ; les femmes sont en majorité, à neuf pour huit hommes, en comptant le chancelier.
Un "super portefeuille" de l'environnement est occupé par une ancienne militante écologiste. Les Verts envoient une élue ouvertement lesbienne gérer la culture, et une avocate d'origine bosnienne, arrivée en Autriche comme réfugiée dans son enfance, a été choisie pour la Justice.
Emaillé de controverses et des provocations ciblées de l'extrême droite, le premier gouvernement Kurz avait volé en éclats lors du scandale de l'Ibizagate, qui avait contraint à la démission le chef du FPÖ, filmé en train de proposer des marchés publics à la pseudo-nièce d'un oligarque russe.
Il revient à la nouvelle équipe de convaincre qu'économie et écologie font bon ménage, que le libéralisme sociétal des Verts est compatible avec les discours de fermeté de Sebastian Kurz sur l'immigration, l'intégration et l'islam.
Les Verts avaient âprement critiqué la politique menée sous le premier mandat de M. Kurz avec le FPÖ.
Après la chute de la coalition droite/extrême droite, des élections législatives anticipées convoquées en septembre ont été largement remportées par l'ÖVP (37,5%), sans majorité absolue. Le FPÖ, en baisse de dix points, a préféré retourner dans l'opposition.
Plutôt que de tendre la main aux sociaux-démocrates arrivés en seconde position, M. Kurz a mené des négociations avec le mouvement écologiste, en hausse de dix points aux législatives, qui ont abouti le 1er janvier à un accord de coalition.
 Porté par les préoccupations liées au réchauffement climatique, le nouveau gouvernement autrichien se verrait bien faire école en Europe, notamment en Allemagne où les écologistes ont le vent en poupe.
Les sociaux-démocrates estiment que les Verts ont payé par trop de concessions leur alliance et que les questions sociales ont été oubliées dans le programme de gouvernement.
L'extrême droite, troisième force au Parlement, dénonce une "dérive à gauche", une "expérimentation dangereuse".
Les écologistes sont satisfaits d'accéder enfin au pouvoir, après plus de trois décennies dans l'opposition. A l'échelon régional, ils gouvernent avec l'ÖVP dans plusieurs régions.
Ils reconnaissent avoir dû concéder des mesures "douloureuses" à la droite.
La coalition n'est pas un "mariage d'amour" non plus pour Sebastian Kurz, estime l'analyste Johannes Huber, interrogé par l'AFP. "Comme il le dit à chaque occasion, il s'agit de deux partis très différents".
"Nous sommes sur beaucoup de sujets plus proches du FPÖ" que des écologistes, a admis le chancelier ce week-end, qui était "très satisfait du programme" de la précédente coalition.
Mais Sebastian Kurz a promis la stabilité aux Autrichiens, qui ont vécu deux scrutins législatifs anticipés, en 2017 et en 2019.
Le jeune dirigeant peut difficilement, selon les analystes, se permettre de provoquer prématurément des législatives en cas de désaccord avec les Verts.
Sebastian Kurz affiche donc son "optimiste": son second gouvernement "est là pour cinq ans", soit la législature complète, affirme-t-il.


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