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Emmanuel Macron, le plus jeune président de la cinquième République

Après une campagne présidentielle folle et chahutée, la raison a triomphé


Mohamed Jaouad Kanabi
Mardi 9 Mai 2017

Emmanuel Macron, 39 ans, est devenu dimanche 7 mai 2017, le plus jeune président de la cinquième République. En effet, les Français ont largement préféré ce centriste pro-européen au parcours atypique qui a, depuis sa démission du gouvernement le 30 août dernier, su déjouer tous les scénarios possibles de la vie politique dans l’Hexagone, et ce en obtenant au second tour de la présidentielle, les deux-tiers des suffrages face à la présidente du Front national, Marine Le Pen. Cette dernière, seconde femme à accéder au second tour d'une élection présidentielle française après Ségolène Royale, s’est fait dégager par un Emmanuel Macron beaucoup plus élu par défaut, si l’on peut dire ainsi, que par un plébiscite au regard d’un taux d’abstention historiquement élevé et que d’aucuns ont qualifié de véritable second candidat lors de ce tour.
Cet avènement, Emmanuel Macron l’aura bâti sournoisement et en bon banquier. Pour cela, il l’aura bien calculé. A en voir comment il a mis hors course ses principaux rivaux dont le premier, le président sortant, François Hollande, tôt acculé à renoncer à sa propre succession et avec lui tous les socialistes dont Manuel Valls, l’un de ses compagnons de route du temps où il manigançait dans les arcanes de l’Elysée, évincé comme un malpropre aux primaires de la gauche socialiste, sûr que l’élève a fait mieux que ses maîtres.
Mais il n’y a pas que la gauche qui aura trinqué. La droite n’y a pas échappé non plus. Il l’aura dynamitée en séduisant quelques éminences politiques républicaines, écœurées par moult scandales et surtout en les privant d’un sérieux allié, en ralliant à sa cause néophyte en politique, le parrain du centre de l'échiquier politique français, François Bayrou.
In fine, on peut se permettre de dire qu’en France, après une campagne présidentielle folle et chahutée, la raison a triomphé et c’est peut-être mieux ainsi. Car en face en ce second tour, il y avait le bloc de l’obscurantisme de l’extrême droite qui y croyait et même si quelques fissures, au lendemain de cette défaite, ont vite fait de mettre le clivage dans les souches de la caste déchue en évidence, mine de rien, le F.N aura réussi envers et contre tous, à s’imposer au sortir des urnes de dimanche en tant que seconde force du pays et donc premier parti d’opposition. En effet, deux tendances historiques, traditionnelles, celle de droite avec Les Républicains et le PS ont fait les frais de la ‘’chevauchée fantastique’’ de Marine Le Pen et consorts en disparaissant non pas de la scène politique mais plutôt en égarant une aura que l’extrême droite leur a confisquée le temps d’une présidentielle.
L’enjeu au lendemain de ce premier épisode n’est autre que les législatives que d’aucuns espèrent mettre à profit, d’autant plus que l’enjeu dans un champ politique dévasté et surtout à reconstruire est abandonné par l’élite d’énarques qui sévit à droite comme à gauche et peu en mesure de se refaire face à une France insoumise. Du tout bon pour le Tangérois Jean-Luc Mélenchon, et sa troupe.
Pour Macron président ni à droite ni à gauche et qui a mis ‘’En Marche’’ la France, il va falloir convaincre ceux qui ont contribué à ce résultat issu plus du refus de voir l’autre gérer les choses de la France que d’un engouement pour lui et ce qu’il propose. La majorité pour gouverner, si elle semble lui être acquise au vu de l’envie de changement ambiant n’en est pas pour le moins ‘’in the pocket’’. Seule une majorité absolue à l’Assemblée nationale lui ouvrirait une feuille de route à même de réussir les ajustements à un changement social en profondeur, attente manifeste du Français moyen. L’incertitude de l’avenir dans l’Hexagone reste bel et bien de mise, et ce même si l’apocalypse Le Pen & Co est désormais dans le rétroviseur.


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