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El ferraâ perd sa majorité et la tête du cinquième vice-président mise à prix : La municipalité d'Essaouira renoue avec la crise


Abdelali Khallad
Mardi 2 Mars 2010

El ferraâ perd sa majorité et la tête du cinquième vice-président mise à prix : La municipalité d'Essaouira renoue avec la crise
Ce sont des moments pénibles que vient de vivre Mohammed El Ferraâ jeudi 25 février 2010, en annonçant, à son insu,  et devant les sièges quasi-vides des conseillers de la ville, la suspension, faute de quorum, des travaux de la session de février consacrée au compte administratif du conseil municipal d'Essaouira.
La majorité des vice-présidents et conseillers avaient  catégoriquement refusé de prendre part aux travaux de cette session qui dénote du changement de la carte politique au sein du conseil municipal. De ce fait, Mohammed El Ferraâ a perdu sa majorité qui n'a pu tenir que six mois. Pourtant, ce constat n'est pas le fruit du hasard, c'est l'expression d'une position ferme et intraitable de la nouvelle majorité qui a décidé de tirer la sonnette d'alarme en vue de mettre fin aux violations et irrégularités qui ternissent l'image du conseil. La principale requête de ce mouvement réformateur reste incontestablement le limogeage immédiat du cinquième vice-président du maire qu'ils accusent de commettre des irrégularités financières, expression d'un mauvais usage des pouvoirs  qui lui sont délégués.
Le bilan financier des six derniers mois, ainsi que le compte administratif ont mis à nu les aspects scandaleux, d'après plusieurs édiles, de la gestion des deniers publics au sein de la municipalité. Plusieurs voix avancent, à titre d'exemple, le million de dirhams engagé pour l'achat de matériaux et fournitures électriques tandis que la gestion de l'éclairage public est déléguée à l'ONE, l'estimation exagérée du prix d'achat de 17 motocyclettes acquises au prix de 199.920 dirhams. A cela s’ajoutent les grandes subventions financières allouées à l'équipe de basket Amal Essaouira dont le maire de la ville est le  président, violant ainsi les termes de la Charte communale,  et les bons de commande dépassant un million de dirhams émis en faveur d'un seul fournisseur, entre autres.
Le projet de programmation de l'excédent de l'année budgétaire 2009 a aussi fait des vagues au milieu des élus et citoyens de la ville, des millions de dirhams programmés dans des rubriques jugées douteuses par la nouvelle majorité. On cite, à titre d'exemple, le chiffre d'un million quatre cent quarante mille dirhams consacré à l'achat de matériel et fournitures de pavoisement, deux millions cinq cent soixante dix dirhams pour l'achat de véhicules, camions engins et motocyclettes, trois millions de dirhams alloués au projet intégré pour la mise à niveau urbaine de la ville, et un million sept cent mille dirhams pour la réhabilitation des bâtiments.
"La situation a atteint l'intolérable, il fallait à tout prix tirer la sonnette d'alarme pour que les conseillers et autorités locales prennent conscience de la gravité de la situation. Nous demandons aussi la mobilisation de la Cour régionale des comptes pour définir les responsabilités  dans cette situation  scandaleuse", nous a déclaré un élu de la nouvelle opposition majoritaire.
Le dossier de l'Association Sidi Magdoul d'hémodialyse est à l'ordre du jour du mouvement réformateur qui perçoit mal la décision du maire de priver cette structure sanitaire, humanitaire et sociale des trois cent mille dirhams dédiés à l'achat de matériel de dialyse pour la nouvelle salle créée et partant subvenir aux besoins de trente nouveaux malades défavorisés. Pourtant, la situation sociale et sanitaire de ces patients démunis profitant au quotidien des services du Centre reste  alarmante. Les responsables de l'Association ont confirmé qu'ils ont même été privés de la subvention annuelle qui a été toujours assurée par les ex-conseils municipaux au Centre d'hémodialyse, et qui lui a toujours permis de fonctionner avec le minimum de moyens requis.
La municipalité d'Essaouira a vite renoué avec les crises après six mois seulement des communales de juin 2009. La scène du jeudi 25 février n'est qu'un avant-goût  d'une nouvelle phase qui mettra à nu les irrégularités cumulées durant le premier semestre du mandat de Mohammed El Ferraâ.



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