Deux décisions dont la concomitance est non seulement indicative de l’échec de toute velléité de faire de la politique autrement qu’en militant, mais aussi de l’inanité de croire que les effets d’annonce peuvent tenir lieu de principes à même de permettre de fédérer les citoyens autour d’idéaux et d’ambitions communs. Elles témoignent également de la difficulté de vouloir créer un parti « par le haut » en réunissant autour de la même table cinq partis que la taille handicape certes, mais qui réussissent, quand même, à porter nombre de leurs édiles sur les fronts baptismaux de la représentation locale ou nationale. Elles attestent enfin du fait que les événementiels ne peuvent tenir lieu de congrès et la communication d’idéologie.
Si les différentes étapes franchies par la formation d’Ali El Himma paraissent donc normales quand on les jauge à l’aune du poids que ce haut commis de l’Etat a acquis durant son passage au département de l’Intérieur, la précipitation dont il a fait montre pour la création de son parti et les «incompréhensions» qu’elle a générées ne le sont qu’au regard de l’agenda politique qu’il a voulu mettre en application en prévision des échéances électorales. Un agenda dont le seul effet est d’avoir brouillé davantage l’échiquier politique marocain en faisant accroire qu’il est possible d’être la première force parlementaire sans passer par la voie des urnes. Ce qui est illusoire et dangereux pour la démocratie.