Cette rencontre s’inscrit dans le processus enclenché par l’Union socialiste des forces populaires du débat public autour des grandes réformes en cours dans le pays se rapportant aux domaines économique, social, culturel et géopolitique, de même qu’elle traduit la détermination du parti des forces populaires quant à la contribution agissante au développement du système législatif marocain véhiculant assidûment les exigences du développement et les enjeux des grandes mutations socio-économique mondiales.
Les interventions des participants, tout en observant une objectivité constructive patente, se sont focalisées essentiellement sur les défis structurels auxquels est confrontée l’université marocaine et les enjeux ayant trait au projet de révision de la loi encadrant l’enseignement supérieur adoptée en 2000 et qui n’a pas été révisée en dépit des grandes mutations marquant l’évolution du pays, en particulier le système éducatif dans son ensemble.
Ainsi, dans son intervention, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Azzeddine El Midaoui, a souligné que le nouveau projet de réforme se fonde sur trois piliers essentiels, à savoir la connectivité des politiques publiques, l’activation des textes de lois et l’autonomie de l’université, tout en mettant en avant que la réforme en question ne devrait pas être « une réforme de la réforme » mais se doit d’être impérativement globale et profonde, de même que l’université est appelée à retrouver sa position en tant qu’espace de la recherche scientifique, la culture et la créativité…
Le responsable gouvernemental a, par ailleurs, indiqué que son département se penche activement sur la formulation du projet final, mettant l’accent sur la nécessité d’investir le temps législatif et scientifique dans le sens de l’ouverture d’un débat élargi en la matière.
Azeddine MidaouiQuant au député parlementaire El Hassan Lachguar, membre du Groupe socialiste-Opposition ittihadie à la Chambre des représentants, il a mis en avant que la réforme de l’enseignement supérieur au Maroc ne peut réussir sans dépasser le postulat de « la réforme de la réforme » et en adoptant une vision stratégique claire à long terme, s’appuyant sur l’évaluation objective des expériences antérieures…
L’université est appelée à retrouver sa position
en tant qu’espace de la recherche scientifique,
de la culture et de la créativité
Il a affirmé en outre que l’organisation par le Groupe d’opposition ittihadie de cette journée d’étude s’inscrit dans le registre traditionnel de l’action du Groupe parlementaire usfpéiste dédié à l’élargissement du débat public autour des grandes problématiques sociétales, dont particulièrement celle relative à l’enseignement que « nous considérons comme une cause structurelle et historique qui transcende les contours de l’enseignement supérieur et englobe le système dans son intégralité ».
Dans cette veine, le député parlementaire ittihadi Lachguar a déploré avec virulence le freinage qui a obstrué le processus de réforme de l’enseignement supérieur, rappelant que la loi 01.00 émise en l’an 2000 à l’ère du gouvernement d’alternance a constitué une étape déterminante au milieu du processus de réforme.
Toutefois, a-t-il développé, le manque d’actualisation et d’adaptation à l’esprit de la Constitution de 2011, de la vision stratégique 2015-2030 et de la loi-cadre 51-17 a vidé ce processus de sa teneur initiale…
A cet égard, El Hassan Lachguar n’a pas manqué de formuler une critique acerbe à l’égard du gouvernement actuel pour avoir renoncé à nombre de dispositions initialement prometteuses (…).
Et de mettre l’accent sur la nécessité de faire de l’enseignement supérieur un droit démocratique accessible pour tous les Marocains à l’abri de la ségrégation spatiale ou sociale, appelant, à cet effet, à faire de cette journée d’étude une station efficiente de diagnostic de la réalité et à suggérer des révisions profondes à même de répondre aux aspirations de la jeunesse marocaine et d’affronter les défis du développement global…
Pour sa part, le secrétaire général du Syndicat national de l’enseignement supérieur, Habri El Habri, a estimé, dans son intervention, que l’enseignement supérieur n’est plus seulement une affaire sectorielle mais plutôt une question grandement sociétale, en appelant à l’adoption d’une approche participative qui garantisse l’implication effective de l‘ensemble des intervenants quant à l’édification d’une université publique forte et citoyenne.
De son côté, la représentante du secteur de l’enseignement supérieur ittihadi, Souâd Bennour, a relevé que l’USFP a constamment contribué à l’édification d’un enseignement supérieur productif et efficient, en appelant à concevoir une vision globale à même de faire de ce secteur un levier de la cohésion sociétale…
Souâd Bennour a expliqué, d’autre part, que les « succès quantitatifs et qualitatifs enregistrés en matière d’enseignement supérieur ne peuvent occulter les échecs structuraux, les proportions d’abandon scolaire demeurant très élevées (50%) en sus de taux de chômage inquiétants dans les rangs des lauréats (plus de 20%).
Par ailleurs, il convient de préciser que cette rencontre universitaire s’est appuyée sur une plate-forme d’encadrement présentée par la députée parlementaire Khaddouj Slassi qui a mis en avant les grandes mutations qu’a connues le monde par la grâce du progrès scientifique, mais aussi le rôle central joué par l’université quant à l’édification d’une « société de la connaissance ».
Ladite plateforme met l’accent sur le rapport manifeste entre la performance de l’enseignement supérieur et le progrès économique, social et démocratique des pays (…)
En outre, cela n’a pas manqué de formuler des questionnements centraux, à savoir :
- Quelle philosophie sera adoptée quant à la préparation d’un nouveau projet de loi ?
- Ce projet, aura-t-il l’audace suffisante pour dépasser l’échec des réformes successives ?
- Sera-t-il à même d’examiner les problématiques historiques et structurelles qui impactent le secteur en question ?…