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Du hip-hop pour décoincer les petits Chinois


Mardi 20 Novembre 2018

Dans un pays où la compétition scolaire est rude, les petits Chinois ont bien souvent droit à une ribambelle de cours privés avant même le primaire. Mais certains parents leur choisissent une activité presque subversive: la danse hip-hop. Dans un studio du centre de Pékin, des bambins gigotent bras et jambes. Au son de la musique, ils imitent leur jeune enseignante, coiffée d'un béret bleu marine. "Je veux que mon fils soit plus extraverti. De nos jours, les enfants manquent d'audace", explique Liu Li, papa d'un garçon de quatre ans un peu timide.
Ce dernier a commencé les cours au studio FunkAsista cette année. Il n'est pas rare que des enfants d'à peine trois ans suivent des cours d'anglais, de piano, de calligraphie ou encore de musique. L'idée étant de maximiser leurs performances dans un système scolaire où la compétition est exacerbée. Mais M. Liu voulait quelque chose de différent pour son fils, qui a du mal à s'intégrer aux groupes. "Je veux l'encourager à être plus enjoué et insouciant", explique ce père de 36 ans. Hip-hop et breakdance ont commencé à apparaître en Chine dans les années 2000. Mais ces danses ne bénéficient d'une exposition à grande échelle que depuis récemment, notamment grâce à des télé-crochets.
Pour certains parents, ce style de danse est un remède à l'introversion. D'autres aiment cette forme d'expression artistique alternative, qui s'affranchit des normes sociales traditionnelles. "Tous les parents veulent que leurs filles soient bien élevées, trouvent un emploi stable, un bon époux, puis se marient et aient des enfants", déclare Ya Xin, une élève danseuse de 25 ans. La jeune femme a pourtant quitté son travail paisible de fonctionnaire en province. Et emménagé en mai à Pékin pour suivre des cours de hip-hop à temps plein. "Mes parents n'étaient pas vraiment d'accord.
Mais ils ne subviennent pas à mes besoins, alors je ne me sens pas redevable", explique-t-elle. Le hip-hop, s'il gagne en popularité, ne s'est cependant pas imposé dans la rue et reste souvent cantonné en intérieur, à la différence d'autres formes de danse, plus traditionnelles, omniprésentes dans l'espace public. La Chine compte environ 5.000 studios de hip-hop, selon l'association nationale de danse, qui a lancé des tests de niveau pour la discipline.
La culture de rue - qui comprend le rap et le graffiti - est souvent utilisée dans d'autres pays pour évoquer les maux de la société. Un usage impossible en Chine, où même tatouages et maquillage peuvent être considérés comme politiquement sensibles.


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