Lundi à Rabat, le ministère de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social a lancé une campagne nationale de sensibilisation sur les accessibilités.
Louable initiative au regard de la prévalence du handicap moteur qui touche plus de la moitié des gens concernés par l’une de ses dificiences ici-bled et qui en tant que tels ont des difficultés à se déplacer, conserver ou changer une position, prendre et manipuler ou effectuer certains gestes pénalisant ainsi le quotidien de ces personnes à mobilité réduite.
On ne peut donc qu’applaudir. Mais à bien regarder et en lisant entre les lignes, ce n’est là, qu’une campagne de sensibilisation sur les accessibilités. Sensibiliser c’est bien, mais que fait-on, en parallèle pour justement renforcer ou tout simplement créer des commodités dignes, afin de permettre d’atténuer les souffrances de nos concitoyens?
L’infrastructure qui devrait contribuer à améliorer les actions qui appartiennent à la vie de tous les jours n’existe pratiquement pas ou quand c’est le cas, elle est peu appropriée à sa raison d’être.
Dans le milieu urbain largement plus favorisé que le rural où elle est inexistante, si ce n’est quelques rares administrations qui ont franchi le pas pour permettre, d’exemple, un semblant de facilité d’accès à leurs locaux, la souffrance quant à l’accessibilité géographique des personnes touchées par un handicap est manifestement perceptible.
Des trottoirs inadaptés, l’absence de pentes aux entrées des bâtiments, d’enseignes en braille pour les non-voyants, l’inaccessibilité des transports publics et d’autres problèmes et soucis rencontrés au jour le jour sont autant de barrières environnementales, culturelles, ou même réglementaires nuisant à l’autonomie quand parfois la main de l’homme n’y met pas du sien. C’est un droit fondamental pour tout citoyen, étant en situation de handicap ou non, d’avoir la liberté de se déplacer et d’accéder à un espace, ou un service quelconque, en toute autonomie sans exclusion ni discrimination.
Parfois à regarder sous d’autres cieux, on se dit que l’on est à des années-lumière. Bien des choses restent à faire ici-bled où un environnement qui se veut inaccessible demeurera, sans prise de conscience et sans moyens pour le construire, un frein pour les actes simples de la vie quotidienne comme ceux élémentaires de se déplacer, se loger ou travailler. Pour ce dernier point, ce n’est pas demain la veille que l’injustice sociale sera levée, une personne reconnue handicapée a beaucoup moins de chances de décrocher un emploi au Maroc.