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L'Irak partage sa longue frontière orientale avec l'Iran, qui exerce chez son voisin irakien un rôle incontournable sur le plan politique et économique. Mais en Irak, ce sont généralement des tirs de roquettes ou des drones piégés, jamais revendiqués et d'une ampleur moindre, qui visent les intérêts américains et les troupes de la coalition internationale antijihadistes.
Washington accuse des factions irakiennes pro-Iran, qui réclament le départ des soldats américains. Dimanche avant l'aube, un correspondant de l'AFP à Erbil, dans le nord de l'Irak, a entendu trois explosions. L'attaque a été menée avec "douze missiles balistiques tirés contre un quartier d'Erbil et qui visaient le consulat américain", selon un communiqué de l'unité de lutte antiterroriste du Kurdistan.
"Les missiles ont été tirés hors des frontières de l'Irak et du Kurdistan, (venant) plus précisément de l'est" du pays. "Il n'y a pas de pertes humaines, que des dommages matériels", ajoute le communiqué. De son côté, un porte-parole du département d'Etat américain a assuré qu'il n'y avait "ni dommage, ni victime dans aucune des installations du gouvernement américain".
La chaîne de télévision locale Kurdistan24, dont les studios se trouvent non loin de nouveaux locaux du consulat américain, a publié sur ses réseaux sociaux des images de ses bureaux endommagés, avec des pans effondrés du faux plafond et du verre brisé.
"Nous condamnons cette attaque terroriste lancée contre plusieurs secteurs d'Erbil, nous appelons les habitants à garder le calme", a indiqué dans un communiqué le Premier ministre du Kurdistan Masrour Barzani. Les tirs contre Erbil interviennent près d'une semaine après la mort en Syrie de deux hauts gradés des Gardiens de la Révolution, armée idéologique de la République islamique d'Iran, tués dans une attaque imputée à Israël.
"Le régime sioniste (Israël, NDLR) paiera pour ce crime", promettaient mardi les Gardiens dans un communiqué. En janvier 2020, l'Iran avait tiré des missiles en Irak sur des bases abritant des soldats américains, en représailles à l'assassinat par Washington du général iranien Qassem Soleimani mené quelques jours plus tôt sur le territoire irakien.
En une demi-heure, 22 missiles sol-sol iraniens s'étaient ainsi abattus sur les bases de Aïn al-Assad (ouest) et Erbil (nord). Les tensions régionales et les aléas géopolitiques se répercutent régulièrement sur l'actualité irakienne. Le pays avait connu en début d'année une recrudescence d'attaques à la roquette ou aux drones armés.
Téhéran et plusieurs groupes alliés dans la région commémoraient le deuxième anniversaire de la mort du général Soleimani et de son lieutenant irakien Abou Mehdi al-Mouhandis, tués par un tir de drone américain. Fin janvier, six roquettes ont été tirées sur l'aéroport international de Bagdad, sans faire de victimes.
A Erbil, la dernière attaque du genre remonte à septembre, quand des "drones armés" ont visé l'aéroport. L'attaque de dimanche intervient aussi au moment où les négociations sur le nucléaire iranien, sur le point d'aboutir, ont été brutalement suspendues, suite à de nouvelles exigences de Moscou.
Conclu par l'Iran d'un côté, et les Etats Unis, la Chine, la France, le Royaume-Uni, la Russie et l'Allemagne de l'autre, ce pacte était censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique en échange de la levée des sanctions qui asphyxient son économie. Mais il s'est délité en 2018 après le retrait de Washington, décidé par Donald Trump, qui a rétabli ses mesures contre l'Iran.
En réaction, l'Iran s'est progressivement affranchi des limites imposées à son programme nucléaire. Les négociations avaient repris après l'élection de Joe Biden à la Maison Blanche.