
La source tribale a évoqué des tués dans les rangs des miliciens chiites, appelés également Houthis, sans être en mesure de préciser leur nombre.
Le chef de la milice chiite, Abdel Malek al-Houthi, avait menacé le 4 janvier de prendre la province de Marib, riche en pétrole et en gaz naturel, que ses miliciens convoitent depuis leur conquête de la capitale en septembre. Mais les tribus sunnites de cette région, où Al-Qaïda est également implanté, n'ont cessé depuis d'affirmer qu'elles s'y opposeraient par la force.
D'autres tribus sunnites du reste du Yémen ont envoyé des renforts à Marib où la situation sécuritaire est évoquée dans l'accord de sortie de crise conclu mercredi soir dernier par le président Abd Rabbo Mansour Hadi et les Houthis.
Un point de l'accord recommande en effet de confier à une commission ministérielle l'évaluation de la situation à Marib pour permettre au président de prendre les mesures de nature à y faire baisser la tension.
Pour rappel, la puissante milice chiite au Yémen restait omniprésente hier jeudi à Sanaa, quelques heures après un accord de sortie de crise avec le chef de l'Etat et un engagement à se retirer de plusieurs secteurs-clés de la capitale, théâtre de combats meurtriers. Les magasins ont rouvert certes, mais des habitants étaient sur leurs gardes, la tension demeurant palpable dans plusieurs quartiers, a rapporté un correspondant de l'AFP. Dans le nord, des centaines de personnes ont manifesté devant l'Université de Sanaa avec le slogan "Non aux coups d'Etat".
La milice chiite d'Ansaruallah, entrée dans la capitale yéménite en septembre, a renforcé son emprise cette semaine en s'emparant de secteurs-clés et en resserrant l'étau autour du président Abd Rabbo Mansour Hadi après des combats avec des soldats gouvernementaux qui ont fait 35 morts et 94 blessés. Selon un accord en neuf points annoncé tard mercredi dernier, les miliciens chiites se sont engagés à se retirer du palais présidentiel pris d'assaut mardi dans le sud de Sanaa, ainsi que de "toutes les positions surplombant la résidence du président" dans l'ouest, a indiqué l'agence officielle Saba.
Ces miliciens, appelés Houthis, se sont engagés également à se retirer du secteur de la résidence du Premier ministre Khaled Bahah, dans le centre-ville, et surtout à libérer le directeur de cabinet du président, Ahmed Awad ben Moubarak, enlevé samedi. Cependant, hier matin, M. ben Moubarak n'avait "pas encore été libéré", a indiqué à l'AFP un responsable de la présidence. De même, un correspondant de l'AFP faisait état d'un déploiement plus important des Houthis à travers la capitale et autour du palais présidentiel. Les miliciens chiites restaient également très nombreux autour de la résidence du président.