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Le prévenu, Mejdi R., 38 ans, un artiste musicien qui clamait avoir la demande de Banksy lui-même, a également été condamné à 30.000 euros d'amende et devra indemniser le Centre Pompidou, musée d'art contemporain situé à proximité immédiate du panneau où figurait l'oeuvre.
Minutieusement préparé, le vol avait été commis de façon spectaculaire, en pleine nuit, par un homme armé d'une disqueuse, juché sur un camion-nacelle loué pour l'occasion, et dont les plaques d'immatriculation avaient été changées.
A l'audience le 10 juin, le prévenu avait reconnu sans difficulté sa participation aux faits, survenus le 1er septembre 2019. Mais il avait expliqué que les graffitis dans la rue n'avaient "aucune valeur", et qu'il n'avait donc pas volé un "bien culturel", mais seulement "participé à la dégradation d'une plaque de métal".
A l'en croire, c'est à la demande de Banksy lui-même, son "ami", qu'il avait volé le dessin, représentant un rat muni d'un cutter. Le célèbre artiste de rue britannique aurait ainsi voulu éviter que d'autres ne s'approprient ou ne tirent profit de son oeuvre, et aussi "dénoncer l'hypocrisie du système capitaliste qui dit quelle oeuvre a une valeur et laquelle n'en a pas".
Mejdi R. a affirmé en outre, sans pouvoir le prouver, avoir agi avec une "équipe" envoyée par Banksy lui-même, équipe qui serait ensuite repartie vers l'Angleterre avec l'oeuvre.
Ce n'est pas la première fois que la justice française se penche sur un vol d'une oeuvre de Banksy. En juin 2022, huit hommes avaient été condamnés à Paris à des peines de six mois avec sursis à deux ans de prison ferme pour avoir volé ou transporté jusqu'en Italie une porte du Bataclan ornée d'une peinture de l'artiste britannique, en hommage aux victimes des attentats du 13 novembre 2015.