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Descente de "Polisse" dans l'enfance maltraitée chez Maïwenn

Lundi 16 Mai 2011

Opération coup de poing pour le premier des quatre films français en compétition à Cannes vendredi, avec la descente de "Polisse" de Maïwenn à la Brigade de protection des Mineurs.
Pour son troisième long-métrage, la jeune femme (35 ans) attrape à bras le corps la violence faite aux enfants et toutes les formes de maltraitances sexuelles qui les ciblent en suivant le quotidien d'une dizaine de policiers de la "BPM", incarnés par la génération la plus en vue du cinéma français, de Karin Viard à Nicolas Duvauchelle ou Marina Foïs.
Après avoir vu un documentaire à la télévision, Maiwenn a demandé à effectuer un stage parmi ces policiers confrontés chaque jour aux jeunes victimes : "C'est ce qui m'a donné envie de faire ce film; j'ai été séduite par la passion de ces policiers pour leur métier", a-t-elle expliqué vendredi devant la presse. "Et j'ai très vite compris que chacun d'entre eux avait de bonnes raisons personnelles d'être là".
Chaque situation filmée s'inspire donc d'une histoire dont elle fut témoin ou qui lui a été racontée, couvrant à l'arrivée une grande variété d'abus possibles. Et elle se dit "frappée", au passage, par "l'état de la sexualité chez les ado, prêts à tout pour un MP3 ou un portable".
Elle met d'ailleurs en scène une gamine de 14 ans qui confesse "avoir sucé" des garçons pour récupérer son téléphone : "Quand même, c'était un smartphone", se justifie-t-elle.
"Quand on traite ce genre de sujet, on ne peut pas se montrer approximatif", insiste sa co-scénariste et actrice Emmanuelle Bercot. "Il fallait être précis, réaliste et fidèle, notamment dans la façon de montrer les interrogatoires des enfants".
"Les policiers se sont même prêtés avec nous à des simulations d'interrogatoires", pour pouvoir les écrire et les jouer au plus juste, ajoute-t-elle.
Un vrai travail d'enquête traduit par des personnages, eux, fictifs. Mais réalistes.
Ainsi, les dialogues oscillent sans cesse entre l'infinie précaution du langage quand il s'agit de faire raconter à un enfant les sévices qu'il a subis et qui doivent être nommés le plus précisément possible et la crudité des échanges entre les policiers, qui se racontent - femmes et hommes - leurs "histoires de cul". "C'est une façon pour eux de décompresser en libérant par des vannes ce à quoi ils sont confrontés dans leur travail", estime Emmanuelle Berçot.
Outre ses acteurs pro, Maiwenn a débusqué des enfants d'un réalisme inouï, repérés parmi les apprentis comédiens et dans la rue, auxquels elle a fait passer des essais avant de leur expliquer le sujet de son travail : des enfants victimes et des policiers pour les défendre.
"Ils étaient motivés par le sentiment de défendre une cause, comme une conscience. C'était très digne et très pur".
Ses acteurs avouent pour certains avoir changé de regard sur la police avec ce film. Telle Karine Viard qui souligne avoir "rencontré des gens très dévoués, très sophistiqués, intelligents".
Jérémie Elkaïm, qui incarne l'intello de la brigade au parler riche et précis, avoue que pendant le tournage, il ne pouvait se défaire d'un sentiment de "parano" : "l'impression que dans chaque maison il pouvait se passer quelque chose. Eux aussi (les policiers) disent que c'est difficile pour eux au début de ne pas voir un violeur derrière chaque personne".
Compagnon de Maiwenn à la ville, Joey Starr, qui chantait "Nique la police" en 1993 avec le groupe NTM et interprète l'un des policiers du film, se défend en revanche d'avoir revisité sa vision des flics.

AFP

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