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Huit citoyens sont actuellement poursuivis pour entrave à la liberté du travail conformément à l’article 288 du Code pénal suite au mouvement de protestation spontané organisé par les habitants dudit douar contre les travaux, non autorisés, de réalisation d’un pont sur la voie publique par un investisseur.
« Ne disposant que d’une autorisation pour l’aménagement de l’entrée de sa demeure, l’investisseur s’est permis d’entamer des travaux de réalisation d’un pont reliant l’entrée de sa maison à la route nationale. Ce pont anarchique va priver les habitants du douar Amariren d’un passage public qui leur sert, depuis des dizaines d’années, d’accès à leurs activités agricoles et commerciales », nous a déclaré un habitant du douar.
A cet effet, des dizaines de citoyens ont adressé une lettre de protestation au gouverneur d’Essaouira, au président du tribunal de première instance d’Essaouira, au directeur provincial du ministère de l’Equipement et au directeur de l’Agence urbaine d’Essaouira.
Par ailleurs, un huissier a effectué le 17 octobre 2016 un constat faisant état de présence de trois trous avec du béton armé sur un passage public.
Selon les textes juridiques, l’article 288 du Code pénal prévoit un «emprisonnement d’un mois à deux ans et une amende de 200 à 5.000 dirhams ou l'une de ces deux peines seulement», à l’encontre de quiconque portant atteinte au libre exercice de l'industrie ou du travail. Un article longtemps contesté par le mouvement syndical qui l’a toujours considéré comme une arme contre les libertés syndicales et les revendications légitimes de la classe ouvrière.
« Mais quel rapport y a-t-il entre l’article 288 du Code pénal et cette affaire ? De quel travail parle-t-on puisqu’il ne s’agit que de travaux non autorisés sur un passage public ? Que doivent protéger les forces publiques en premier lieu : les biens publics et les droits fondamentaux des citoyens ou des travaux illégaux ? », s’interroge un responsable syndical.
Le jour de l’incident, les représentants de l’autorité locale étaient injoignables. Par la suite, cinq éléments de la gendarmerie Royale sont arrivés sur les lieux et ont demandé l’identité de huit citoyens parmi les protestataires. A la surprise de ces derniers, une poursuite judiciaire a été engagée contre eux pour entrave à la liberté du travail.
Une section syndicale d’Essaouira a publié un communiqué dans lequel elle exprime son entière solidarité avec un édile au conseil communal d’Agerd poursuivi, à son tour, dans cette affaire pour avoir assumé son rôle de représentant des habitants du douar au moment des protestations contre les travaux entrepris sur la voie publique.