
La police, en tenue antiémeute, a procédé à plusieurs arrestations, notament après des bagarres, au lendemain de l'annonce de poursuites pénales contre six policiers de cette ville portuaire de l'est des Etats-Unis.
Quelques heures plus tôt, la police avait annoncé que le couvre-feu, en vigueur, était prolongé pour la cinquième nuit consécutive.
"Pas de justice, pas de paix", avaient scandé dans la journée des manifestants au départ d'un petit défilé depuis le lieu où le Noir de 25 ans a été arrêté. Le cortège avait ensuite rejoint d'autres protestataires rassemblés devant l'hôtel de ville de Baltimore.
"Nous avons tous expérimenté ici la brutalité policière et nous voulons des changements. J'espère que les policiers (poursuivis) iront en prison", a affirmé à l'AFP Phil, un homme noir qui a préféré taire son nom complet.
De 2.000 à 3.000 personnes, pour beaucoup jeunes et noires, loin toutefois des 10.000 annoncées par les organisateurs, s'étaient rassemblées dans une ambiance calme voire festive, certains chantant et dansant. La ville de 620.000 habitants est le théâtre de manifestations quasi quotidiennes depuis la mort du jeune homme le 19 avril des suites d'une blessure "grave" lors de son transport sans ceinture, pieds et mains liés à plat ventre dans un fourgon de police.
Le calme voire la liesse avaient aussi prévalu la veille quand la procureure Marilyn Mosby avait annoncé à la surprise générale des poursuites pénales contre six policiers -trois Blancs et trois Noirs- pour la mort de Freddie Gray.
Ces poursuites pour meurtre ou homicide involontaire contre des policiers, ont été saluées par la famille de la victime et des habitants du quartier le plus touché par les violences.
Suspendus de leurs fonctions avec salaire depuis le drame, les six policiers ont été interpellés avant d'être relâchés vendredi soir moyennant des cautions allant de 250.000 à 350.000 dollars, selon des documents de justice. Les policiers seront déférés devant un juge le 27 mai.
Selon l'enquête et l'autopsie, Freddie Gray est mort d'une "blessure qui lui a été fatale alors qu'il ne portait pas de ceinture dans le fourgon de police où il avait été embarqué" pieds et mains liés, et qui s'est arrêté à trois reprises.
Selon la procureure, les agents "n'ont pu fournir aucune justification" à l'arrestation de Freddie Gray et n'ont pas répondu à ses demandes d'aide médicale.
Le président Barack Obama a souhaité que toute la lumière soit faite sur ce décès.