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Des avancées notables du climat des affaires, mais l’heure est à la mobilisation


Libé
Dimanche 8 Novembre 2020

Dans un contexte économique marqué par des mutations sans précédent et des scénarios imprévus, le Maroc ne cesse de consolider ses efforts dans l’amélioration de son climat des affaires pour établir des conditions propices, attrayantes et favorables à la mobilisation de l’investissement au service de la croissance et du développement durable.

Le développement du climat des affaires au Maroc nécessite la mise en place d’un processus d’élaboration, d’exécution et de suivi des grandes réformes pionnières et prioritaires, visant à améliorer l’environnement des affaires dans le pays. Les moyens mobilisés et les efforts déployés dans ce sens sont à saluer et surtout à poursuivre. Dans le classement Doing Business 2020 de la Banque mondiale, le Maroc a réalisé un bond de 7 places pour se hisser au 53ème rang à l’échelle mondiale. “Cette avancée marque un progrès significatif dans la réalisation de l’objectif du Maroc consistant à atteindre le top 50 des plus grandes économies du monde d’ici 2021”, avait indiqué le Département du chef du gouvernement, à l’occasion de la publication du rapport “Doing Business 2020”.

“Le score positif du Maroc dans ce nouveau classement mondial est dû à l’adoption d’une série d’importantes mesures et réformes liées aux affaires et aux activités des entreprises marocaines, et qui s’inscrivent dans le cadre du programme de travail du Comité national de l’environnement des affaires(CNEA)”, avait souligné la même source. Pour le président du Centre marocain pour l’innovation et l’entrepreneuriat social (MCISE), Adnane Addioui, l’importance du climat des affaires se mesure par la confiance des différents acteurs économiques (ménages, entreprises). Il s’agit aussi de la mise en place des mesures structurantes (réformes fiscales)favorisant le climat des affaires, de la facilitation des procédures et dispositions juridiques, et de la disponibilité et l’accès au financement et au marché. “Durant la dernière décennie, a poursuivi M. Addioui, le Maroc a fourni beaucoup d’efforts pour promouvoir l’investissement, surtout les investissements directs à l’étranger (IDE), alors que les deux dernières lois de Finances ont lancé des initiatives timides pour encourager les business angels, tant que le capital local n’est pas mobilisé pour les petits projets, nous ne pourrons pas voir de révolution entrepreneuriale”, a-t-il estimé.

“Un climat d’affaires dynamique est un climat où les jeunes n’ont pas peur d’entreprendre, où l’école est la plateforme d’apprentissage par défaut, où la famille soutient ses jeunes, où les acteurs n’ont pas peur de l’échec et encouragent l’innovation. Un Boing Business régional serait très pertinent pour positionner de manière plus claire les régions et attirer le potentiel local et international pour créer de la valeur et de l’emploi”, a souligné le président du Centre. De son côté, Mehdi Alaoui, viceprésident de la Fédération marocaine des technologies de l’information, des télécommunications et de l’offshoring (APEBI), a estimé que “le climat des affaires au Maroc, à l’heure actuelle, n’est pas très favorable, surtout avec l’avènement de la crise sanitaire”. “Le climat des affaires au Maroc souffre de problèmes structurants et profonds qui sont liés généralement aux délais de paiement, au degré de confiance, à l’accès au financement et à l’information, et au cadre réglementaire”, a-t-il fait remarquer, ajoutant que le niveau de solvabilité des entreprises “n’est pas très satisfaisant”, particulièrement au début de la crise.

“Au début de la crise, les entreprises avaient déjà une santé financière fragile. Il est évident qu’une société en mauvaise santé financière aura beaucoup plus de difficultés à passer le cap de la crise de Covid-19. Même si les mesures mises en place par l’Etat ont eu un effet amortisseur, elles ne réduisent pas ces fragilités structurelles”, a fait observer M. Alaoui.

Il est à souligner également que “les délais de paiement qui se sont encore allongés depuis mars dernier, maintiennent toujours un niveau très élevé, avec la crise de Covid-19, les entreprises ont plus de mal à recouvrer leurs créances commerciales. Elles cherchent à conserver le plus longtemps possible le cash. Tous ces constats amènent à des niveaux vraiment inquiétants”. En outre, la situation économique exceptionnelle que connaît le Royaume mène à un ralentissement de l’ensemble des chaînes de fabrication, de production et de consommation. La conquête de nouvelles opportunités et l’émergence d’investissements porteurs de valeur ajoutée demeurent désormais le challenge à gagner pour les opérateurs nationaux et les jeunes entrepreneurs, a-t-il indiqué. Désormais, le défi se présentant pour les opérateurs économiques nationaux face au manque de visibilité généré parla crise épidémiologique, est de “conquérir des marchés à fort potentiel de croissance, et mettre en place les exigences à faire valoir pour mener à bien de nouveaux projets”, a soutenu M. Alaoui.

En revanche, la crise a révélé l’importance de la transformation digitale et a ouvert l’appétit du Maroc, qui voit désormais dans ce secteur un potentiel pour attirer plus d’investissements et créer plus d’emplois. “Le digital est au cœur de cette réinvention, il a pu instaurer plus de confiance et de transparence. Une opérationnalisation intégrée du digital s’impose d’urgence”, a-t-il dit, appelant à la nécessité de faire preuve d’agilité pour pouvoir tirer profit des opportunités qui se présentent derrière chaque crise. Un climat des affaires efficient est essentiel pour le développement économique et social du Maroc. Le pays s’est engagé depuis plus d’une décennie dans des réformes visant à améliorer l’environnement dans lequel évoluent les opérateurs économiques. L’impact est “notable” dans bien des domaines, “mais encore insuffisant”. Les efforts doivent continuer pour que les retombées économiques et sociales des réformes associées au développement du climat des affaires “soient plus visibles”.

Par Karima El Otmani (MAP)
 

Le CESE recommande la création d’ un fonds permanent pour faire face aux crises

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) recommande, dans une étude publiée jeudi, la création d’un fonds permanent pour faire face aux crises majeures. Ce fonds permettra à l’Etat de jouer le rôle d’”assureur pour tous”, à travers des mécanismes permanents d’assurance dans l’objectif de mutualiser les risques et d’atténuer les effets sur les entreprises, estime le CESE dans cette étude qui porte sur “Les impacts sanitaires, économiques et sociaux du virus Covid-19 et leviers d’actions envisageables”.
Ainsi, le Conseil préconise de financer ce fonds sur le long terme à travers différents mécanismes, notamment la fiscalisation du capital non productif et l’affectation d’un pourcentage des recettes générales et ce, selon le taux de croissance réalisé. Il appelle également à une gestion appropriée dudit fonds via des réglementations déterminées. Cette étude s’inscrit dans le cadre d’une double dynamique, marquée par la nécessité de faire face à la crise sanitaire et ses répercussions d’une part, et de la nécessité de mettre en place un modèle de développement renouvelé pour le Maroc d’autre part.

Les échanges sur la Bourse de Casablanca chutent de 50% au troisième trimestre

Le volume global des échanges sur la Bourse de Casablanca s’est établi à 3,5 milliards de dirhams (MMDH) au 3ème trimestre 2020, en baisse de 70% par rapport au T2-2020 et de 50% par rapport au T3-2019, indique l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC). Par marchés, les échanges sur le marché central totalisent un montant de 3,17 MMDH, soit 91% du volume global tandis que les transactions de gré à gré sur le marché de blocs représentent 9% du volume global, précise l’AMMC dans son rapport sur le profil des investisseurs en Bourse au T3- 2020. Le marché obligataire a enregistré, durant ce trimestre, un volume transactionnel de 87 millions de dirhams, intégralement réalisé sur le marché de blocs, ajoute la même source. Par ailleurs, l’AMMC fait savoir qu’en référence à la catégorie des intervenants sur le compartiment actions du marché central, les organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) concentrent 35% du volume de ce troisième trimestre, en baisse de 3 points par rapport au T2-2020 et de 10 points en glissement annuel. Les personnes morales étrangères représentent 23% du volume, en progression de 9 points de pourcentage par rapport au deuxième trimestre. Les personnes physiques marocaines ont enregistré une hausse sur les trois premiers trimestres de l’année, passant d’une part de 9% au T1-2020 à 11% au T2-2020, puis à 19% au 3ème trimestre 2020, tandis que les personnes morales marocaines ont, quant à elles, représenté 19% du total.


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