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“Il n’existe aucune preuve que le Maroc ait fait appel à NSO”, société commercialisant ce logiciel, a tranché le journaliste indépendant, dont le livre est préfacé par Alain Juillet, ancien directeur du renseignement au sein de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) en France.
Il a fait remarquer que Runia Sandwik, ancienne responsable de la sécurité informatique du New York Times, a constaté que "personne ne sait donc, jusqu’à présent, d’où vient la liste par laquelle le scandale Pegasus Project a été fabriqué de toutes pièces pour s’attaquer au Maroc, en particulier".
Et de poursuivre que le Washington Post et Le Guardian relèvent que des numéros de téléphone fixe sont cités par le consortium de journalistes, or Pegasus n’a vocation qu’à cibler des téléphones portables. A cela s’ajoute une autre "erreur aussi ridicule" concernant les téléphones américains car, selon lui, c’était tout simplement impossible de les écouter, les États-Unis ayant imposé à la société israélienne NSO Group de programmer Pegasus de manière qu’il soit incapable de cibler les numéros américains.
A la question de savoir comment la presse reprend ces informations sans les vérifier, M. Jourdan évoque la situation économique des journaux qui “n’ont plus les moyens de financer des cellules d’enquêtes”. “C’est devenu bien pratique (et très peu onéreux) de reprendre clé en main des sujets qu’ils n’ont pas traités. Comme le grand public n’y prête pas attention, ils laissent croire que ce sont leurs propres informations. Les publications sont réduites à n’être plus que des agents traitants. Elles ne choisissent plus leurs sujets et acceptent de ne plus avoir la capacité de vérifier leurs informations”, a affirmé l’ancien journaliste de La Tribune de Genève, à la tête aujourd’hui de l’Observatoire géostratégique de Genève.
Selon lui, "malheureusement, les journaux non seulement n’enquêtent plus, mais croient dur comme fer à la grandeur d’âme des lanceurs d’alerte". "L’étude de cette campagne mondialisée, avec la multitude de cibles désignées comme coupables, du producteur de l’outil au Royaume du Maroc, faisait émerger une évidence : le message apparent cachait l’objectif réel", écrit l’ancien directeur du renseignement au sein de la DGSE dans la préface de l’ouvrage.
'’L’auteur a accompli un travail très technique au sein duquel il fait émerger les promoteurs du scandale et leurs objectifs à travers une enquête qui va au fond des choses.
Le lecteur sera frappé par la complexité et l’opacité des montages, les voies et moyens utilisés, l’absence de règles morales et la mauvaise foi des financiers et des associations supports des actions de dénigrement et de déstabilisation", note Alain Juillet.