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Déçu par l’incapacité américaine d’obtenir le gel de la colonisation : Mahmoud Abbas prend du recul


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Vendredi 4 Décembre 2009

Déçu par l’incapacité américaine d’obtenir le gel de la colonisation : Mahmoud Abbas prend du recul
Mahmoud Abbas a été profondément déçu par l’incapacité américaine d’obtenir d’Israël un gel total de la colonisation des Territoires occupés. Tony Blair et Bernard Kouchner, qui viennent de le rencontrer, l’ont trouvé «déprimé et abattu». «Mahmoud Abbas n’a plus envie de se battre pour la paix», regrette un diplomate français à Jérusalem. Un mois après avoir annoncé qu’il ne se représenterait pas à l’élection présidentielle, le chef de l’Autorité palestinienne paraît décidé à tenir sa promesse d’abandonner le pouvoir. «Après quinze ans de pourparlers, les Israéliens ne veulent toujours pas nous donner notre État. Les Américains sont incapables de les faire changer d’avis. À quoi bon continuer de négocier», répète Mahmoud Abbas à ses interlocuteurs occidentaux, qui misaient sur ce dirigeant modéré pour une réconciliation durable avec l’État sioniste.
Mais le successeur de Yasser Arafat a été profondément déçu par l’incapacité américaine d’arracher à Israël un gel total de la colonisation des Territoires occupés. «Naïvement, Abbas a cru son conseiller Saëb Erakat lorsque ce dernier lui a vendu l’idée que Barack Obama allait obtenir ce que personne avant lui n’avait pu arracher d’Israël : un gel complet de la construction dans les colonies», raconte un autre diplomate européen, de retour de Cisjordanie. «Aujourd’hui, il a l’impression d’avoir été abandonné», ajoute-t-il.
L’affaire Goldstone a encore creusé son impopularité. La rue l’a sévèrement critiqué pour avoir dû, sous la pression, soutenir le report de l’examen par l’ONU de la guerre menée à Gaza par Israël contre les islamistes du Hamas, en début d’année. Peu après ce recul, son petit-fils a été attaqué à l’école par un enfant palestinien. Abbas en aurait été profondément meurtri.
En fait, le chef de l’Autorité palestinienne a déjà pris du recul avec l’exercice du pouvoir. Il ne passe jamais plus d’une semaine en Cisjordanie. Il laisse le soin à son chef du gouvernement, Salam Fayyad, de présider le Conseil des ministres. Et les forces de sécurité, qui jusque-là dépendaient de lui, sont discrètement passées sous l’autorité de Fayyad.
À 74 ans, Abbas n’accepterait de revenir sur sa décision que s’il obtenait l’assurance que l’État palestinien serait créé à très court terme. Or, personne ne peut lui fournir une telle garantie. Son discours, prononcé le 8 novembre, sur les critères du futur État sonnait comme un testament politique, mais qui contraignait ses successeurs à se positionner par rapport à lui.
En coulisses, en effet, la lutte pour le pouvoir est lancée. Les candidats sont nombreux : Mohammed Dahlan, l’ancien chef de la sécurité à Gaza, Marwan Barghouti, le leader du Fatah qu’Israël pourrait libérer dans le cadre d’un échange de prisonniers avec Gilad Shalit, Saëb Erakat. Mais celui qui tiendrait la corde serait Nasser al-Kidwa, ancien représentant des Palestiniens à l’ONU. Le neveu de Yasser Arafat apparaît comme le candidat du compromis entre les factions palestiniennes.
Même si Abbas affirme qu’il restera aux affaires jusqu’à la prochaine présidentielle - dont la date est encore à fixer- la communauté internationale redoute une brusque vacance du pouvoir, qui ferait le jeu des islamistes du Hamas, déjà maîtres de la bande de Gaza. «Salam Fayyad n’a pas un soutien suffisamment large pour assumer le pouvoir, ne serait-ce que dans le cadre d’une transition», s’inquiète-t-on au Quai d’Orsay.


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