Débat à Meknès sur “L'identité entre l'universalité et la spécificité”

Des chercheurs universitaires et des intellectuels de divers horizons, se sont donné rendez-vous récemment à Meknès, pour débattre des questions relatives aux composantes de l'identité marocaine, ses origines et ses fondements.
Lors d'une rencontre initiée par le Centre de la mémoire commune pour la démocratie et la paix sous le thème "L'identité entre l'universalité et la spécificité" à l'occasion de la célébration du nouvel an amazigh 2966 (12 janvier), les participants ont donné un bref aperçu sur l'histoire du Maroc, ajoutant que le Royaume est devenu au fil du temps, un carrefour des civilisations anciennes et une terre de dialogue et de cohabitation des religions monothéistes.
S'exprimant à cette occasion, le président d'honneur du Centre de la mémoire commune pour la démocratie et la paix, Abdeslam Seddiki, a souligné que la commémoration du nouvel an amazigh est devenue une tradition culturelle eu égard à l'importance de l'examen des questions de vie commune, relevant que le dialogue est l'outil idoine pour la gestion des différences intellectuelles et référentielles.
M. Seddiki a également passé en revue les changements qui s'opèrent à l'échelle régionale notant que les différences ethniques, religieuses et linguistiques, sont devenues des prétextes pour commettre des assassinats, des crimes et détruire des civilisations séculaires. La thématique "L'identité entre l'universalité et la spécificité" a été posée depuis plus de six mois à des experts nationaux et étrangers pour contribuer à cerner les problématiques réelles relatives au sujet, a-t-il poursuivi.
M. Seddiki a de même mis en valeur la constitutionnalisation de la langue amazighe en tant que langue officielle du pays au côté de la langue arabe, soulignant la nécessité de la préservation et de la promotion du patrimoine immatériel du Maroc afin de relancer la nouvelle dynamique culturelle nationale et de valoriser la mémoire collective.
De son côté, la vice-présidente du conseil de la commune urbaine de la ville de Meknès, Asmae Khouja, a remercié le Centre de la mémoire commune pour la démocratie et la paix pour le choix de la célébration du nouvel an amazigh 2966 à Meknès, ajoutant que cette ville impériale était depuis toujours une terre d'harmonie, de cohabitation et de diversité.
Le président du Centre de la mémoire commune pour la démocratie et la paix, Abdesslam Boutayeb, a, quant à lui, mis l'accent sur le soutien de la commune urbaine de la ville pour la tenue de cette rencontre, notant qu'au regard de l'interaction positive des partenaires, ce colloque sera érigé, à partir de l'année prochaine, en manifestation internationale baptisée "Festival de la musique des peuples ".
M.Boutayeb a aussi souligné l'importance du projet du Conseil national des langues et de la culture marocaine tout en insistant sur l'accélération de la mise en œuvre de la langue amazighe.
La séance d'ouverture du colloque a été marquée par une cérémonie en hommage à plusieurs figures politiques, médiatiques et sportives, à savoir Abdellatif Chraibi (journaliste), Gajmoula Bent Abbi (femme politique), Amina Massoudi (chercheuse) et Hasna Abou Zayd (femme politique). Cette manifestation a été marquée aussi par la projection de nombreux films inhérents à la célébration du nouvel an amazigh et autres activités culturelles et artistiques.